Heet Seas
C’est donc le tandem Ynk/Batt qui ouvre les festivités, l’absence de Vyküü ne s’avérant pas préjudiciable à l’indus à ambiances multiples généré par l’extrêmement créatif, et prolifique, Yanik et son frère Batt. Entre rythmes assénés et climats plus posés, souvent tourmentés, aux séquences électro bien conçues et faits d’ouvertures plus claires qui engendrent un bel équilibre, voilà un groupe qui, fort de nombreuses sorties au format cd ou digital, mériterait une attention plus soutenue encore et une certaine reconnaissance.
Cette reconnaissance, populaire tout au moins, les Gderws, une fois de plus époustouflants, l’ont à juste titre, signant un set de toute beauté, orchestré de main de maitre par Colin Labelle et ses acolytes. Le post-rock du groupe, influencé par l’Islande, est en effet racé, subtil mais jamais dénué de pointes plus rageuses et, soulignons-le, doté de montées en puissance enchanteresses, parfaitement amenées par l’ensemble que des cuivres réhaussent magnifiquement.
En outre, le jeu de scène de cette formation habitée, à l’image de son leader, est lui aussi attrayant, représentatif de la passion que Gderws met dans son ouvrage. Et dans le style, c’est dans le même temps sensible et sauvage, sobre et intense. Groupe picard parmi les plus singuliers, Gderws façonne et met en scène avec maestria un univers qui exhale la beauté des paysages nordiques et, combiné à cela, leur côté « geyser », animal, pour créer un amalgame magistral. Hautement enthousiasmante, pétrie d’émotion, une formation au « petit monde » riche et personnel, précieux, dont on attend du coup avec une impatience renouvelée les travaux à venir.
La conclusion était donc après cela l’oeuvre de Yes’S Club, parisiens electro-pop aux morceaux plus que reconnus, qui s’appuient sur un Nothing ventured, nothing gained de haute qualité. Et si le créneau est aujourd’hui surchargé, le duo d’origine et son bassiste méritent les honneurs, fort de plages electro-pop mâtinées de funk et de rock, entrainantes à souhait, et d’une tenue de scène aussi mouvementée que celles-ci. Il varie, de plus, les climats, sans s’égarer, et multiplie les titres-phare à l’instar de quelques autres groupes surdoués de la mouvance. Ses gimmicks synthétiques, imparables, amenant un côté dansant et virevoltant au tout, bien exécuté et que tempèrent joliment des réalisations comme LB fairytale.
Yes’S Club
Seul bémol: Yes’S Club quittera la scène sans rappel, de façon plutôt hâtive, devant un public moins fourni que pour Gderws (les gens, ici, sont parfois incapables de rester pour l’ensemble des groupes; comprendra qui pourra…). Mais peu importe: ce groupe est à prendre en compte et ses essais jusqu’alors probants, en toute logique reconnus, pour une fin de soirée, et une soirée tout court, de nouveau irréprochables sur le plan qualitatif.
Photos William Dumont.