Sur un rythme souvent appuyé, APTBS poursuit dans la même voie, qu’il a lui-même explorée et définie, et dès I lost you, à la batterie assénée, fort de ce son souterrain génial, sert un tube underground digne des frangins Reid. Bruitisme et effets de guitare s’unissent à la voix, à une rythmique dense, pour créer un premier titre détonnant.
Le ton est donné et sur So far away, la cadence se détache de ses penchants lestes, D.Ackermann use de son chant mélodieux, noyé dans la trame noisy de ses acolytes, et nous voilà, de nouveau,en présence d’un standard, fait de grattes noisy et furibardes, de brume shoegaze et d’un climat résolument underground, cold, auxquels les mélopées de la voix font superbement écho.
On retrouve cette « mixture » magique sur Onwards to the wall, avec son chant féminin charmeur parfaitement en phase avec celui d’Oliver, selon un canevas cold alerte, et on succombe bien sur, la retenue dans le bruitisme laissant ici place à la relative clarté du morceau et à cette basse entêtante, digne des premiers The Cure.
Arrive alors Nothing will surprise me, galopant, très JAMC, traversé par les éclairs soniques caractéristiques du groupe, où David se fait plus « dark » dans la voix et où le traitement sur les sons effectué par le groupe fait merveille. Singuliers, cet équilibre entre les genres abordés et le travail sur la texture sonore font mouche et placent le groupe très haut depuis la sortie de ce premier jet éponyme fortement révélateur.
Pour finir, Drill it up, aux confins de l’industriel dans son étoffage, oscillant entre cadence retenue et complètement débridée, obsédant avec cette quatre cordes énorme, ces sons triturés et ce chant « entre Jim et William », consacre définitivement ce groupe considérable, qui signe avec Onwards to the wall une oeuvre au minimum du niveau de son phénoménal Exploding head.