En ce début d’année 2012, Field Music remet le couvert et sert un opus moins étiré et, par conséquent, plus facile à appréhender bien que toujours porteur de canevas qui ne se livrent qu’au bout de plusieurs écoutes. Le jeu en vaut le chandelle et des idées « de sons » assez irrésistibles (la basse de A new town, entre autres exemples captivants), greffées à des mélodies stylées, font dudit disque un bien bel ouvrage.
Fait d’une pop à la fois raffinée et tapageuse (It’s okay to change), Plumb épure le propos sans se dégager des penchants expérimentaux des frangins, et dégage une classe mélodique à la Fab Four, teintée de ce même souci d’ouverture qu’on trouvait chez Lennon and Co. On ne s’ennuie pas; on n’est pas ici dans une pop plate et linéaire, loin s’en faut, et le groupe, doué, sait y insuffler l’originalité, et la singularité, qui lui donnent ce surplus d’intérêt primordial.
Cette prouesse tient jusqu’aux derniers accords de l’opus et livre des réussites éclatantes, dont la « non-immédiateté » les rend d’autant plus précieuses et qui font preuve de caractère autant dans le calme qu’elles renvoient (So long then) que dans leurs excès d’énergie combinés à des mélopées soignées (Is this the picture?).
A l’arrivée et en dépit d’un ou deux morceaux courts aux airs d’interlude, dispensables, il s’agit là d’un travail de maitre, majeur, qui se termine de plus de fort belle manière, entre la pop-rock fine et gentiment bourrue de Just like everyone else et celle, tranchante, de (I keep thinking about) A new thing.