Violent Scaredy Cats
Le groupe de Richard Allen se bonifie de sortie en sortie et s’en est tiré avec les honneurs, jouant une série de titres probants, dont leurs influences transparaissent sans altérer la qualité de son set et sans dénaturer outre-mesure sa personnalité. Intense, nuancé quand il le faut, joué avec conviction et une assurance logiquement grandissante, ce concert a mis en évidence, dans un même mouvement, les aptitudes des « V.S.C. » et le chemin parcouru, également matérialisé par un EP récemment sorti. A suivre de très près, la bande amienoise se montre à la hauteur de l’évènement, comme la veille, et saura sans nul doute, à l’avenir, valider la cohérence de son rock d’obédience british. Le procédé est en tout cas en bonne voie, le répertoire gagne en ampleur, les prestations en cohésion et le charisme distingué de Richard ajoute, combiné à la prestance de ses collègues de jeu, au pouvoir de séduction du groupe. En tous les cas, l’apparition du soir suscite l’envie de revoir les musiciens de la capitale picarde, sur lesquels on peut placer de réels espoirs et qui, en personnes réfléchies, avancent à pas comptés mais de façon assurée.
Concert estimable donc, et belle ouverture pour les Kill the Young, qui très vite amènent les personnes assises à joindre le devant de scène, convaincues par l’intensité et la qualité des titres joués, dont la plupart, emmenés par Biting the bullet ou Follow, follow, sont de vrais tubes pop-rock, exécutés toutes guitares dehors, à grand renfort d’attitudes rock et de mélodies pop superbes. La joie de jouer des Anglais est visible, leur vécu permet un set énergique, compact et agrémenté de la « dose » nécessaire, mesurée, de passages plus apaisés. La plupart des titres drainent une sensibilité pop prise dans le courant, incoercible, d’un rock rageur, et les penchants un peu plus folk de Thicker than water, le dernier opus en date, sont mis de côté au profit d’un mordant parfaitement illustré par Origin of illness ou No problems. Le premier disque éponyme (All the world, excellent) et Proud sponsors of boredom, le second (Saturday soldiers et son chant remonté secondé par des choeurs « hooligan », imparable), servent de trame à une fin de festival que Kill the Young, par ailleurs d’une sympathie énorme hors-scène, en plus d’un comportement communicatif et reconnaissant sur les planches, assure en gâtant une population locale et une salle dont la première en termes de concerts se solde par un joli succès. La jeunesse d’ici hurle et sourit son bonheur et elle l’a bien mérité, ayant oeuvré au bon déroulement de ce coup d’essai qui en appelle d’autres.
Marquant donc, l’enchainement de ce samedi de novembre laissera une trace durable et donnera surement de bonnes idées aux acteurs locaux, en même temps qu’il met fin avec un bel impact au Picardie Mouv 2011.
Photos William Dumont.