Flake up rassemble en effet genres et castes, et affiche même le mordant triprock qui le rend plus intéressant encore (Hollow people, animée par le chant de Nawelle Saidi), tandis qu’autour de ça, on se balade entre trip-hop sombre réussi (Lost on the beach, ouverture très « climatique », Swell line) aux motifs sonores intelligents, et Français dans le chant (intervention de l’excellente Vale Poher sur Une ile), le hip-hop de Addiction, magistral, venant parachever un disque à la première moitié accomplie.
En plus d’un talent individuel affirmé, les collaborations sont elles aussi probantes (Miscellaneous sur un Followers également hip-hop « dark » et soigné, le spoken word obscur de Black Sifichi sur Aorta), Vale Poher se distinguant à nouveau sur Silver qui clôt aussi les réjouissances dans une ambiance à la Portishead assez prenante. On ne révolutionne ici rien, mais là n’est pas le but et au final, Flake up envoûte, fort d’un pouvoir d’attraction affirmé et de climats dans lesquels on se plonge sans plus attendre, tissés par des entrelacs de sons dans un même mouvement détendus et inquiétants. En y ajoutant l’instru dans cette même veine sereine et dérangée de Walk on the white side, élégante et saccadée, on obtient une oeuvre convaincante, signée d’un artiste à prendre en compte et qui maitrise son art, duquel on exigera peut-être à l’avenir qu’il insuffle un peu plus de rudesse à un ensemble certes bon, mais encore trop « délicat » dans l’ensemble.