En effet et si la base est…pop, dirons-nous, Dan et Olivia la pratiquent selon les modes electro rêveuse (Dust it off, belle ouverture, posée mais troublée par des motifs synthétiques bien vus et des percus aussi discrètes que marquées),ou pop obsédante forte d’un refrain marquant et de sons encore une fois décisifs, une basse charnue portant le tout (Gonna be sick!), sur un début réussi, sur lequel la verve vocale de la demoiselle, alliée à l’inventivité de son acolyte, se distingue tout particulièrement.
Nulle révolution musicale sur cette oeuvre -The Do n’en a pas la prétention-, mais une conjugaison pop brillante, variée, musicale à souhait et jamais mièvre. The wicked & the blind et ses orchestrations mesurées, ou la folk magnifique, entrainante, de Too insistent, en apportant la preuve tangible et confirmant la maestria de The Do dans cet univers balisé. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire étant de s’en tenir à des formats assez conventionnels en dépit de leur qualité.
La valeur des treize titres, et le panel exploré, permettent d’oublier cela et Bohemian dances, fait d’une electro mi-aérienne/mi-enlevée, relance la machine comme ce Smash them all (night visitors) aux ouvertures acoustiques superbes.
L’ensemble est certes classique, engendrant par là-même le risque d’une certaine lassitude, mais trop tubesque, trop immanquablement probant pour laisser de marbre, et on se « fade » même un Leo le electro, aux cordes légères, sans broncher ni hurler à s’époumoner contre l’absence de morceau percutant, toutes guitares dehors. Ce en quoi The Do, doté des prérequis nécessaires, réussirait pourtant incontestablement.
Faute de quoi, B.W.O.J., troublé, percussif, psyché aussi puis animé par des sons synthétiques irrésistibles, doté aussi de breaks aux voix de fond révoltées, assure un énième bon moment, que Slippery slope et ses accents tribaux prolongent de fort belle manière. Avec un refrain endiablé qui en accroît le pouvoir de séduction, et pour ensuite laisser le terrain à The calendar, au folk que des cordes ici aussi bien senties enjolivent, et qui ne manque pas de vigueur, loin s’en faut, avec cette batterie aux accélérations appréciables.
Passé cette dizaine probante, What is a dream? entraine ce qui sera peut-être la seule relative déception du disque, en raison d’un canevas un peu trop timoré bien qu’orné avec goût, Quake et son décor fait de sons à la fois troublés et épurés rattrapant ce faux pas négligeable.
Moon mermaids concluant ensuite sur une note trop brève, au goût d’inachevé assez net, un opus auquel ces manquements très minoritaires ne portent pas atteinte et qui s’écoute avec grand plaisir, valorisé qu’il est par ce duo inventif est complémentaire, duquel on exigera peut-être, à l’avenir, qu’il pousse plus en avant encore des investigations encore modérées.