On y trouve bien sur de nombreuses satisfactions, malgré une amorce légèrement bâclée par Koudlam dont le court morceau s’arrête soudainement pour nous laisser sur notre faim…ou peut-être dans le souci de s’incliner devant 12000 waves, la petite perle chantée par la délicieuse Lisa Li Lund et provenant de son album avec les incontournables French Cowboy. Le coup est donc rattrapé et nombre d’intervenants vont se distinguer, à commencer par Chicros et leur titre vaporeux, haut perché et psyché comme on l’aime (What should I lie about?), que suit Kill for total peace dans son option mid-tempo sur ce Drunk entre Raveonettes et Mary Chain épuré époque Darklands.
L’éclectisme est déjà de mise, et on s’en réjouit d’autant plus que Sir Alice nous emmène bien haut, avec son Prophecy electroide plaintif et lancinant, Juan Trip’ & les ordinateurs se hissant l’instant d’après au niveau d’un B.J.M. sur Ping pong. On change ensuite d’orientation avec My girlfriend is better than yours et son Toro un peu uniforme, ennuyeux au départ mais dont l’écoute répétée, allez savoir pourquoi, produit son petit effet.
Quoiqu’il en soit, ce titre suscite un intérêt limité, Aqua Nebula Oscillator remédiant à cela avec l’un de ses rocks soniques et marécageux dont il a le secret (Dead soul), laissant toutefois à Service le soin de nous asséner la gifle cold de ce recueil avec un imparable Russians.
On fait donc des découvertes, de bonnes découvertes, sur ce bien nommé Voyage, et le Trip (elle était facile) se poursuit sur le bref et amusant Emile, chanté en Français, de White & sticky, aux airs rétro appréciés.
Nous en arrivons alors au dernier tiers de l’initiation, Turzi nous exerçant à son Electronic experience sur son Renaissance aux effets hypnotiques certains, peut-être un peu trop ambient mais néanmoins de belle facture et réhaussé par des voix presque off. L’essai est donc globalement concluant, Mogadishow & Mohini Gesweiller oeuvrant ensuite dans une veine similaire mais plus vivace sur le subtil Ordinary shares pour signer une belle réussite., animée par une voix charmeuse.
Place ensuite à Etienne Jaumet et son electro ambient qu’un saxo rend dépaysante et finalement intéressante, la répétition des motifs sonores du bonhomme ayant le défaut de parfois lasser malgré une certaine inventivité. Inventivité dont fait preuve Shazzula, membre d’Aqua Nebula Oscillator, sur Seance friction et ses atours cold alertes, portés par des basses mastoc et des claviers ahurissants. La demoiselle annonce donc brillamment le terme du Voyage, dont se charge Jonathan Fitoussi, Cycle 500 développant une trame élégante mais linéaire, trop « simple » pour convaincre.
Ce petit raté s’avérant négligeable, il convient de saluer, ici encore, l’initiative du label parisien, en exigeant toutefois un contenu plus conséquent à l’avenir, tant on sait la scène hexagonale riche de « gros groupes » potentiels et Pan European Recordings prompt à les dénicher et nous les faire découvrir.