Arrivant après un premier album éponyme admirable, ce « Talk talk talk » maintient la barre très haut et prouve que le premier et concluant essai était tout sauf du au hasard.
En effet, il ne regroupe que des titres fulgurants, météoriques, ayant pour base la voix singulière de Butler, très Bowiesque, et les riffs serrés de John Ashton, qui claquent tels des coups de tonnerre sur la plupart des titres de ce disque.
Un exemple? « Pretty in pink« (un tube!) et « Mr Jones« , imparable duo d’ouverture, le premier sombre et mélodique, le second fonceur et réminiscent, par le biais de ces grattes incendiaires et de la voix géniale de Butler, de la vague punk qui précéda cet album. Puis c’est un « No tears » moins tendu, plus léger mais lui aussi ouvertement rock, qui déboule sans crier gare. Sur ce titre, des élans new-wave et limite cold, ainsi qu’un saxo bien intégré, étoffent le répertoire des Furs, de même que ces cuivres superbes, déchirés, qui introduisent « Dumb waiters » (ce titre!) que le chant travaillé à la cigarette et je ne sais quoi d’autre rend plus intéressant encore. C’est dire…
Sans se départir de ce côté sombre, mélodique malgré tout et tristounet, « She’s mine » offre une trame sereine, magnifiée par le saxo, puis « Into you like a train » renoue avec un rythme effreiné, sur fond de guitares acides, avec toujours, impossible à omettre, la voix de Butler, chaude et grave, éraillé, résignée et « espérante » malgré ce désabus perceptible et magnifique.
Ashton se paye ensuite la part du lion en riffant de façon lourde et distordue sur « It goes on« , une batterie martiale appuyant ensuite son propos, avant que « Slow run down (early version)« , digne de Joy Division en moins « grave » dans le ton, ne prenne le relais. Ce titre, traversé de fulgurances remarquables, et remarquées, consacre l’éclectisme du groupe, en notant toutefois que celui-ci s’exerce et s’impose dans un cadre précis: celui d’un rock sombre, bien équilibré entre plusieurs tendances, sans concessions.
« I wanna sleep with you » confirme cela, les guitares érosives et volubiles qui l’ornent s’avérant entièrement jouissives, tout comme le saxo qui fait une apparition certes brève, mais significative. Ce morceau, comme les autres, est inclassable, made in Furs, et nous montre à quel point les collègues de Butler ont su, à cette époque, créer un univers qui leur était propre. Et ce n’est pas fini! En effet, « All of this and nothing« , titre de fin culte et appelant à l’usure totale en termes d’écoute, conclut sur les mêmes ingrédients: riffing merveilleux, perturbé, maladif et vitriolé, de John Ashton, et vocaux magiques de Butler, ceci après une intro faussement tranquille. Sur la fin, les plans du guitariste prennent même une tournure noisy qui annonce ce que sera l’ère musicale à suivre, non pas pour les Furs mais de façon plus générale.
« You didn’t leave me anything, that I can understand.Hey I never meant that stuff I want to turn you round »….etc…
Même les paroles sont synonymes de dépendance! Superbe disque.
En effet, il ne regroupe que des titres fulgurants, météoriques, ayant pour base la voix singulière de Butler, très Bowiesque, et les riffs serrés de John Ashton, qui claquent tels des coups de tonnerre sur la plupart des titres de ce disque.
Un exemple? « Pretty in pink« (un tube!) et « Mr Jones« , imparable duo d’ouverture, le premier sombre et mélodique, le second fonceur et réminiscent, par le biais de ces grattes incendiaires et de la voix géniale de Butler, de la vague punk qui précéda cet album. Puis c’est un « No tears » moins tendu, plus léger mais lui aussi ouvertement rock, qui déboule sans crier gare. Sur ce titre, des élans new-wave et limite cold, ainsi qu’un saxo bien intégré, étoffent le répertoire des Furs, de même que ces cuivres superbes, déchirés, qui introduisent « Dumb waiters » (ce titre!) que le chant travaillé à la cigarette et je ne sais quoi d’autre rend plus intéressant encore. C’est dire…
Sans se départir de ce côté sombre, mélodique malgré tout et tristounet, « She’s mine » offre une trame sereine, magnifiée par le saxo, puis « Into you like a train » renoue avec un rythme effreiné, sur fond de guitares acides, avec toujours, impossible à omettre, la voix de Butler, chaude et grave, éraillé, résignée et « espérante » malgré ce désabus perceptible et magnifique.
Ashton se paye ensuite la part du lion en riffant de façon lourde et distordue sur « It goes on« , une batterie martiale appuyant ensuite son propos, avant que « Slow run down (early version)« , digne de Joy Division en moins « grave » dans le ton, ne prenne le relais. Ce titre, traversé de fulgurances remarquables, et remarquées, consacre l’éclectisme du groupe, en notant toutefois que celui-ci s’exerce et s’impose dans un cadre précis: celui d’un rock sombre, bien équilibré entre plusieurs tendances, sans concessions.
« I wanna sleep with you » confirme cela, les guitares érosives et volubiles qui l’ornent s’avérant entièrement jouissives, tout comme le saxo qui fait une apparition certes brève, mais significative. Ce morceau, comme les autres, est inclassable, made in Furs, et nous montre à quel point les collègues de Butler ont su, à cette époque, créer un univers qui leur était propre. Et ce n’est pas fini! En effet, « All of this and nothing« , titre de fin culte et appelant à l’usure totale en termes d’écoute, conclut sur les mêmes ingrédients: riffing merveilleux, perturbé, maladif et vitriolé, de John Ashton, et vocaux magiques de Butler, ceci après une intro faussement tranquille. Sur la fin, les plans du guitariste prennent même une tournure noisy qui annonce ce que sera l’ère musicale à suivre, non pas pour les Furs mais de façon plus générale.
« You didn’t leave me anything, that I can understand.Hey I never meant that stuff I want to turn you round »….etc…
Même les paroles sont synonymes de dépendance! Superbe disque.