Muzzart: Alors, comment s’est passée la soirée Pop’n’Foot d’hier?
Renaud: Plutôt pas mal! Je n’ai pas souvent joué à Bordeaux mais, hier soir, nous avons vraiment trouvé que l’ambiance générale qui se dégageait du public était hautement sympathique. Le pari de Johan Micoud de mêler footeux et rockers est réussi. Ça permet de montrer que l’on n’est pas obligé de porter un short Ricard et un bob pour aimer le foot. On peut aussi écouter de la musique, aimer le sport à côté de ça et se retrouver autour des deux. Il y avait surtout des groupes de Bordeaux, ça nous a permis de rencontrer des gens. On a eu plein de retour sympas et c’était vraiment cool de jouer là.
Muzzart: Et toi, tu es très foot ou pas?
Renaud: Ouais. Je dois reconnaître que je le suis quand même beaucoup! (rires) Je m’intéresse surtout au championnat anglais et aux compétitions internationales en fait mais, rencontrer quelqu’un comme Johan Micoud qui est une figure historique des Girondins de Bordeaux, c’est génial parce que c’est un mec super cool et hyper chaleureux. A la fin de sa carrière sportive, il a acheté des vignes dans le coin et là, il vient de monter un label [ndlr: le label bordelais Virage Tracks sur lequel est sorti la compilation Pop’n’Foot]. C’est une super carrière.
Muzzart: Comment as-tu participé à la compil’ Pop’n’foot?
Renaud: Le label a contacté mon manager et quand il m’a proposé le projet, j’ai tout de suite accepté et on a enregistré le morceau super rapidement.
Muzzart: Pour en revenir un peu plus à ta musique, tu as sorti en 2009 un album intitulé We Go Way Back (Discograph) qui est un peu plus rock que ce que tu faisais auparavant. Comment as-tu travaillé sur cet album?
Renaud: Je me suis lancé dans cet album en voulant être plus intime dans ce que je racontais et parler d’une période de ma vie particulière. Ça m’a amené à faire quelque chose de plus rock parce que ma vie privée, à ce moment-là, était plus tendue. J’ai décidé de faire un disque plus nerveux et écrit différemment, de le composer à la guitare électrique au lieu de l’acoustique et de penser tout de suite à des batteries. Ça m’a pris du temps de repenser ma façon de composer et de me mettre dans l’optique de faire une sorte de concept.
Muzzart: L’album parle beaucoup de changement, d’évolution…
Renaud: Oui, voilà. C’est un album qui parle des relations humaines et du fait qu’elles suivent un cheminement en passant par plusieurs étapes, de l’utopie au moment où on retombe sur terre et de l’équilibre qu’il y a entre les deux. J’ai essayé de décrire une relation sur la durée, sur une durée de un an en l’occurrence.
Muzzart: Quelle est la première chanson que tu as écrite pour cet album?
Renaud: C’est « Are You Scared of the Dawn? » qui est la cinquième sur le disque. Elle est arrivée au tout début de la composition et parle du côté naïf du début d’une relation. Je n’ai pas voulu la mettre en premier dans la tracklist, j’ai préféré brouiller les pistes. L’album ne suit pas une chronologie.
Muzzart: Il y a eu pas mal de collaborations sur cet album notamment avec Tony Dekker (chanteur de groupe canadien Great Lake Swimmers) sur « Lonely Nights On Queen Street », comment s’est passée cette rencontre?
Renaud: Great Lake Swimmers est sur un label canadien qui s’appelle Weewerk. Le responsable du label nous aime bien et nous a fait jouer plusieurs fois au Canada. J’ai écrit un morceau sur Toronto, qui est la ville de Great Lake Swimmers, et comme j’aime beaucoup ce qu’ils font, j’ai demandé au mec du label de proposer à Tony Dekker de chanter sur le morceau avec moi et il a accepté deux jours après. Je n’ai pas eu de nouvelles pendant des mois et la veille de la fin du mixage de l’album, il nous a envoyé sa voix sur le morceau et c’était nickel. Il est super pro et le groupe a une discographie parfaite.
Muzzart: Tu as travaillé avec Jonathan Morali (Syd Matters) aussi.
Renaud: Oui, cela fait déjà deux albums que l’on travaille avec lui. Il m’avait aidé à produire le précédent et là, il a fait des parties de piano, de scie musicale, des choeurs et il a fait un mois de tournée avec nous à la sortie du disque. Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment une collaboration, il est devenu membre du groupe à part entière. J’ai également travaillé avec Thousand, qui a fait un concert dans cet appartement aussi d’ailleurs, il a été notre batteur pendant 2 ans. Et puis, il y a Antoine qui joue de la basse et de la guitare.
Muzzart: Quelle est la formation sur scène?
Renaud: C’est un trio en ce moment avec Antoine donc et Patrice, et on intègre un bassiste à partir de la semaine prochaine. Quand Jonathan est là au clavier, on joue à 5.
Muzzart: Tu peux nous parler de votre tout nouveau clip du titre « Fires in Empty Buildings » [ndlr, clip de « Fires in Empty Buildings » sur Vimeo]?
Renaud: En fait, au moment de la sortie du disque, on a rencontré les gens du magazine So Foot qui ont aussi une branche de films, de courts-métrages et de clips qui s’appelle So Film. Ils ont adoré l’album et nous ont beaucoup soutenus. Ils nous ont proposé de nous faire un clip et ils s’en sont occupés de A à Z. Ils ont fait ça avec une vraie équipe de tournage. Je leur avais parlé de l’histoire du morceau, ils ont trouvé une variation dessus et ont tourné ce mini court-métrage.
Muzzart quizz:
Muzzart: Selon toi, quel est le meilleur endroit pour écouter de la musique?
Renaud: Ce n’est peut-être pas le meilleur mais j’aime beaucoup écouter de la musique dans ma voiture.
Muzzart: Quel est ton Beatles préféré?
Renaud: George Best, le cinquième Beatles! (rires) Accessoirement aussi ballon d’or en 1968.
Muzzart: Quel est pour toi le meilleur album de tous les temps?
Renaud: Je vais en dire deux: Neutral Milk Hotel, In The Aeroplane Over The Sea (Merge Recors, 1998), The Times They Are A-Changin’ (1964) de Bob Dylan.
Muzzart: Et enfin, qu’est-ce que tu écoutais quand tu étais ado? Si ce n’est pas les mêmes albums…
Renaud: Non, j’écoutais vachement tout ce qui était Deftones et toute cette scène-là, des trucs un peu de néo-métal: Korn, Deftones… Ce n’est pas du tout la même chose! (rires) J’étais vachement dans le métal et puis je me suis adouci. (rires)
H-Burns sera à nouveau en concert à Bordeaux le 22 octobre 2010 au Krakatoa.
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Merci à H-Burns