Par Joseffeen et Amenina
Nous avons rencontré Stranded Horse et That Summer lors de la soirée Talitres organisée le 31 janvier 2011 au Rocher de Palmer, quelques minutes seulement avant leur concert. Ce fut juste le temps nécessaire pour leur poser quelques questions sur leurs albums respectifs.
That Summer
Muzzart: Vous venez tous les deux de sortir des albums, pourriez-vous nous parler de l’enregistrement de ces albums?
David Sanson (That Summer): Pour nous, l’enregistrement de Near Miss s’est passé il y a très longtemps. Il y a deux ans. On a mis beaucoup de temps à mixer l’album en fait. On a composé dans un très court laps de temps, environ une semaine, à la campagne, dans la maison de mes parents parce que j’avais envie d’un enregistrement fait au vert et dans le silence. On a ensuite enregistré en 15 jours à Berlin. C’était l’été 2008. Le mixage s’est ensuite étalé pendant à peu près un an/un an et demi à Paris.
Yann Tambour (Stranded Horse): Moi, j’ai enregistré Humbling Tides il y a un petit moment. Il y a deux ans dans la maison de mes parents parce que je voulais être au calme… non, j’essaie de redire exactement la même chose mais je ne me rappelle plus! (rires). Mais c’est un peu vrai alors c’est rigolo. En fait, on a fait une première version de l’album il y a un an et demi en studio mais cette version était un peu sur-speedée et démonstrative. Du coup, nous avons déménagé le studio dans la maison de mes parents à la campagne, en bord de mer plus exactement. On l’a enregistré dans ce contexte-là, au calme. C’est un endroit que j’aime beaucoup, qui apporte une certaine sérénité et je voulais ce genre de teinte pour l’album. Le contexte était familier et l’énergie un peu différente. J’ai tout écrit à Bristol sur les 2 ou 3 années précédentes par contre à l’époque où j’y habitais et le premier enregistrement avait été fait à Concarneau, dans un studio sous terre. Je n’aime pas trop enregistrer en studio en fait.
Muzzart: Quelle est la première chanson que vous avez écrite pour ces albums?
David: C’est un peu compliqué parce que c’est le premier album pour lequel j’ai travaillé avec un groupe. On a composé en une semaine mais j’avais apporté pas mal d’idées dont certaines dataient d’il y a très longtemps. Une ou deux des chansons datent du début des années 90 en fait mais c’est la première fois qu’on les enregistrait. « Ghost Tracks » et « The Hues of you » sont des chansons très anciennes.
Yann: Moi, c’est la dernière de l’album que j’ai écrite en premier…parce que je suis tordu…(rires) En fait, la première et la dernière chansons sont les seules qui n’ont pas été écrites à Bristol. Je les ai écrites dans la Manche à une époque où, après avoir vécu à Paris, je m’étais retiré à la campagne. La deuxième que j’ai écrite, c’est la première chanson de l’album.
That Summer
Muzzart: Vous pouvez nous parler de votre travail avec le label bordelais Talitres?
David: C’est marrant en fait. C’est la première fois qu’on joue à Bordeaux et je me suis rendu compte en venant que le tout premier album de That Summer s’est déclenché ici parce qu’il a été produit par un musicien anglais qui a entendu ma musique pour la première fois à Bordeaux chez des amis il y a très longtemps. Quand à Talitres, c’est un label que j’aime beaucoup. Je connaissais Sean parce qu’il distribuait un groupe qui s’appelait Portrait Of David que j’aimais beaucoup. Ils étaient aussi distribués en Allemagne sur le label Glitterhouse. J’avais demandé à Sean de me donner des contacts chez Glitterhouse pour leur envoyer mes maquettes. il m’avait demandé de lui faire écouter ma musique et je trouve assez marrant d’avoir signé chez Talitres par un concours de circonstance par l’intermédiaire d’un groupe qui s’appelait comme ça. J’en suis très content.
Yann: Ben, je suis chez Talitres parce que Sean m’a proposé de sortir le disque! (rires). Sérieusement, j’aime beaucoup Talitres parce que c’est, à mon avis, le label indé en France qui sort les disques les plus intéressants. Les disques qu’ils sortent deviennent en général les disques que j’écoute le plus. Le label me correspond bien, c’est aussi simple que ça.
Stranded Horse
Muzzart quizz:
Muzzart: Quel est pour vous le meilleur endroit pour écouter de la musique?
David : Moi, c’est allongé dans mon canapé, je pense.
Yann: Moi, c’est allongé dans mon canapé, je pense.
David: ça suffit, tu réponds en premier à la prochaine question! (rires)
Muzzart: Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique: la gloire, l’argent, embêter vos parents?
Yann: Ah oui, c’est à moi de répondre. Pour la gloire et l’argent!
David: Pareil.
Muzzart: Quel est le dernier disque que vous avez écouté?
Yann: Par force parce qu’il n’y avait que ça dans la voiture ou autre chose?
Muzzart: Le dernier.
Yann: Oh, non…
David : Moi, j’écoute beaucoup de musique pour piano jouée par un pianiste qui s’appelle Alain Kremski qui a enregistré notamment les oeuvres de Gurdjieff. Ce sont des musiques pour piano très orientalisantes qui étaient souvent utilisées pour des séances de méditation. C’est quelque chose de très planant, méditatif et assez intemporel
Yann: Moi, ce n’est pas vraiment les derniers que j’ai écoutés mais ce sont les trois pour lesquels je me suis vraiment passionné. Il y a Parallelograms de Linda Perhacs. J’ai acheté Blue Afternoon de Tim Buckley en vinyl et je n’en déscotche pas. Et enfin une double compil de l’orchestre poly-rythmo de Cotonou qui est sortie sur le label Analog Africa. Le volume 2 est vraiment fabuleux.
Voilà sinon, tout à l’heure, dans la voiture, on a écouté un vieil album de Dylan en boucle.
David : On a aussi écouté le groupe La Compagnie Festive, ce sont des amis d’Etienne notre batteur. C’est une parodie de truc genre Licence IV…
Muzzart : Pourriez-vous chacun trouver 2 adjectifs pour qualifier la musique de l’autre ?
David : C’est hyper dur, ça. Je dirais hypnotique ou envoûtant et apaisant.
Yann : Je dirais éthéré et assez classieux.
Muzzart : Merci !
Merci à Stranded Horse et That Summer
Merci aussi à Talitres et au Rocher de Palmer