En 2020, pour rendre hommage à son ami et ex-partenaire Spatsz, défunt, Mona Soyoc recompose et réactive KAS PRODUCT. Pierre Corneau à la basse (Marc Seberg) et Thomas Bouetel aux claviers et machines (Monty Picon) sont alors de la partie. Ils s’affairent, en ce début avril sort ce RELOADED moins cold que ce qu’a pu faire la paire fondatrice, mais d’une tirée qu’on n’ira pas contester. Plus strictement rock, teinté de touches 80’s que les claviers disséminent régulièrement, l’opus regorge de titres forts. Last Chance, électro-rock rutilant, illuminé par l’organe de Mona, sert d’ailleurs un premier jet concluant. Human Complexity, qui suit, vire à la cold aérienne. L’alchimie porte, le synthétique trouve sa place et les sonorités virevoltent. Security, 80’s dans ce qu’elles ont livré de meilleur, joue sur sa retenue. Je le trouve jusqu’alors, ce RELOADED, typé années 80 mais avec tout le savoir-faire des artistes impliqués. Show Down, urgent, lui assigne de l’énergie supplémentaire. Quant aux vocaux, mythiques, ils font ressurgir le souvenir de l’ancienne mouture. No Distance, organico-synthétique, aux riffs aiguisés, élève encore le niveau. Sur les bons rails, RELOADED tient la route. I don’t care, en son mitan, fait scintiller ses synthés. Il porte une légèreté, des abords pop sobre, à nouveau 80’s de manière prédominante, qui l’avantagent.
Le retour est gagnant, la formule varie mais la valeur demeure. Golden dawn, dépaysant, trace une cold qui ne dédaigne pas les mélodies, s’offrant quelques trouées triturées. The changing of the seasons, climatique, confirme l’orientation plus posée du projet, moins sauvage qu’auparavant. Il faudra s’y faire mais RELOADED, une fois assimilé, risque fort de par chez nous squatter, avalé par nos lecteurs avides de gâteries. Les guitares mordent, ensuite Parlez-vous français ? file un rock aux abords bluesy qui ne manque pas de chien. Le refrain entête, Better Place assure une suite rock validable. Il vire à l’ombrageux, vicié. Il groove, la basse de Pierre louvoie joliment. il se confirme que petit à petit, le disque se loge dans le cortex jusqu’à n’en plus sortir. Troubled Girl peut alors finir, sensible. KAS PRODUCT paraphe un come-back de choix, déroutant au premier abord mais d’une texture qui en fera un must de la scène hexagonale.