Basic Partner vient de Nantes, il est noise et post-punk et aime à tremper dans la cold. Son premier album, nommé New Decade, tire groupé et nous réserve son lot de bonnes bourrades. Le titre éponyme l’ouvre, retenu, froid dans le chant, intense et fiévreux. Il marie bridé et décharges, adroitement. Them, alerte, lui fait suite avec entrain. On se laisse, déjà, porter par la fougue du groupe. Mother has no time, qui m’évoque Frustration, blaste tout autant. Pour un LP inaugural, New Decade est de fort belle tenue. Ses sonorités crissent, ses mélodies brillent mais se font dévergonder. Unfinished, franc et offensif, belliqueux, entrecoupé de breaks presque électro, spatiaux, fait lui aussi bonne impression.
Après lui She cares for me, au mitan du chemin, débute dans le sensible. Psyché, il calme le jeu avec joliesse. Sa fin, toutefois, fait du bruit avant de se raviser. Je songe à Idles, parfois, pour la colère qui de l’ensemble transpire. Buy & Sell, de ses ruades indus et encore plus, claque un boucan dément. Il groove, dansable, et greffe les mouvances. Il incante, décante, et grésille. Dans la foulée nait As you want, dont les synthés célestes font leur effet. Il s’encanaille, à la fois céleste et frontal, doté d’échappées bien senties. Basic Partner mérite les honneurs, tout ce qu’il fait est achevé. Trapped boy, nuageux, rapide itou, changeant, se charge de le rappeler.
©Marine Bouteiller
Estimable à plus d’un titre, New Decade tient la route de bout en bout. Belle surprise, il prend fin sur les secousses endiablées de Wasting time, qui réfute son titre. Les vocaux y haranguent, l’instrumentation mue entre motifs racés et attaques nourries. Une trouée survient, judicieuse. Puis le terme, débridé, trace une issue pour le moins remuante. Accompli, l’opus en présence dévoile une clique nantaise qui se passe de foutaises, constante et vigoureuse, tout au long d’une série de neuf sans aucun travers.