Sun Gazol vient de Tours, il bâtit des sphères pop, folk et psyché. AISLING, son nouvel album, étale sept titres que Halo, finement poppy, doucereux et légèrement relevé, débute dans la joliesse. L’étayage est beau, dans l’élan Thalassophobia en évoquant la peur intense des grandes étendues d’eau, l’attraction qui en découle aussi, sur une parure saccadée du plus bel effet, s’illustre. La subtilité du groupe y est percutée, par des incrustes brutes bien que brèves. Magic Jellyfish suit, d’un aérien à la Radiohead. Sun Gazol est musical, très à son affaire. The Sun, lui, rocke abrasivement pour ensuite voleter. Entre ouate et rudesse, le quatuor trouve sa place.
The Shore, où l’on s’échouera volontiers, sème une folk sombre. Il ondule, gracile. Bonfire, au ralenti, groove amicalement. Et comme à l’habitude, l’habillage reluit. Des montées le parsèment, chants sensibles et jeu inspiré le caractérisent. Enfin The Line, pas plus vite, étend dans un premier temps ses abords célestes que secondent des volutes enivrantes sur lit d’acide sonore à la cadence un tantinet kraut. Le rendu est valable; il n’ennuie pas, loin s’en faut, et dévoile nombre d’atouts qu’on ne peut ignorer.
©Léonard Szakow