Arthur Satan est pluriel, ici il fait le multi-instrumentiste, gère le son et la pochette et je ne suis pas sûr d’avoir tout dit. J’en suis même loin tant les dix-sept titres livrés, 60’s, 70’s, Wilsoniens, glam et superbes, font de son disque une putain d’offrande. A journey that never was donc, ouvert par The death of a King qui célèbre la naissance d’un autre roi, soit notre bordelais. Pop-folk, sertie de chants légers en « aahh » dont on se drape, en flanelle, il inaugure joliment. Puis The killer, d’un glam à la fine lame, parfait les mélopées de ce tatoué très doué. A cold morning, lingot psyché, en fait autant. La pureté irradie. Cuivres et cordes font leur œuvre, sans le superflu. Crucify me convoque les secondes, dans sa trame pop rutilante aux guitares racées. My valentine, sensitif puis plus rugueux, enchainant alors sans dénoter. La musicalité de l’opus est confondante. Losing hand l’étoile, doux-amer. Arthur de ce qu’il touche fait de l’or, Loner perspective en atteste et sans trembler il passe le test. Il accélère, rend une copie parfaite qui part soudainement en vrille et là, on succombe.
Sans se reposer sur ses lauriers, mérités, A journey that never was dégaine un Lovely Suzy au vernis pop-rock étincelant. Ses airs vont plaire, Son of the atom et son rock ombrageux-stylé pas moins. After the night le suit, son décor fait merveille. Glamosaurus Rex, explicite, secoue le cocotier. Mazette, que ce -bon- bougre est fort! The Farmer / The soldier aussi, faussement sage. Là encore, l’étayage sensationne. Melatonine 1.9, court, expérimente un peu. To please you de sa psych-pop tout en élégance « glamisée » prend le relais, The pagan truth le flanquant d’une suite glam saccadée que son brio dans le jeu honore. Les sons fusent, inspirés. Life goes wrong, lance alors l’avant-dernier titre. Tu rigoles ou quoi, ça va bien mieux à l’écoute! De pop ténue, le track berce. Enfin et après un festival d’excellence It’s over (The last dance), entre fougue et parure ouatée, ferme un second chapitre intégralement concluant, sorti chez Born Bad qui suite à ça, pourra se targuer d’avoir enfanté une foutue bonne galette.