C’est à Rémi Laffitte (Fun Club Promo/Atelier Ciseaux, entre autres…) que l’on doit ce fanzine si joli, si cheap (au sens noble du terme) et fourmillant d’idées, Futur Parlé. Un ouvrage de poche à l’en sortir en toute occurrence, où le gonze sur ce premier jet est tellement au fait de la signification de l’indé qu’il s’en va pêcher les mots alentours, auprès d’acteurs essentiels. Avis tranchés, postures plus nuancées, incertitude et affirmations entrent en relation, creusant une thématique en toute logique passionnante. A l’arrivée on ne sait plus trop mais dans le même temps, on sait mieux ou plutôt, la matière se cumule et on réalise alors que l’indé, très subjectif, pourrait équivaloir à la « somme » des visions recueillies. Même le nom, Futur Parlé, suscite l’intérêt, à l’unisson avec une mise en page rythmée. Les portraits, à la toute fin, aiguisent notre faim. D’aller découvrir, toute affaire cessante, les créations des personnes sollicitées. De penser et repenser, sans le panser car il reste à mon sens solide et éternel, l’indé.
Alors c’est quoi l’indé, si ce n’est de s’égarer? C’est peut-être, et pas seulement, de lire Futur Parlé. C’est de refuser la soumission, de s’affranchir de l’autorité castratrice et mercantile. C’est galérer et presque en jouir, c’est aussi plein d’autres choses qui ajoutées, tracent toute la richesse de la sphère indé sans complètement ni précisément la définir. Oh, j’allais oublier: une partie des bénéfices des ventes sera reversée à l’association parisienne Timmy qui aide des mineur.e.s/jeunes majeur.e.s exilé.e.s et ça, en tant que travailleur social, ça me parle et pas qu’un peu. Vivement le deuxième!