Revoilà Anika, la magnifique, connue sous le nom d’ Annika Henderson, née en Grande-Bretagne et basée à Berlin. Frustration, colère et confusion vis à vis du monde contemporain nourrissent son Abyss, rock, cold, aux guitares acides. Hearsay ondule pour ouvrir, vrombissant, offensif. Abyss, éponyme, largue un rock vicié qui confirme la bonne forme de la Dame. Honey balance aussi, le caractère aiguisé de l’opus se fait entendre et personne n’y trouvera rien à redire. Walk Away se poppise un peu, moins direct mais tout aussi concluant. Into The Fire, à l’exact mitan du disque, se retient dans la fissure. Je songe, alors, à Young Marble Giants. Impeccable, Abyss est loin de sombrer.
Ainsi Oxygen, d’un rock qui ne manque pas de souffle, fait-il lui aussi bonne impression. Il mord, dans la foulée Out Of The Shadows après une amorce psyché claque un rythme fou qu’on ne peut retenir. Il énergise Abyss, décidément au dessus du lot. One Way Ticket se saccade et rafale, avec style. Voix et sons cohabitent, unis. Last Song crache son rock, lui aussi, mélodique comme lézardé. Buttercups peut alors se poser, aérien, assagi, à l’heure d’en finir. La différence est faite, Abyss sonnant juste et collectionnant une dizaine sans trous dans la raquette.