Bon je l’avoue, la mixture de ceux-ci ne se livre pas de suite. Osée, lyrique comme sauvage, dotée d’un saxo bienvenu, elle exige efforts et immersion. Fractal Universe en effet, qualifié de death-métal progressif et ça ne suffira pas, déploie sa versatilité et ainsi, crée des contours nouveaux. The Great Filters en fait montre, The Void Above qui l’ouvre a le riff lourd et le chant beuglé. Autour, des motifs plus fins s’invitent. Des breaks mélodiques aussi, aérés, peaufinés. The Great Filter de mélopées en envolées de guitares est lui aussi indéfini, mais plutôt fini. Le sax, sans redondance, y place ses parties. Causality’s Grip arrive, groovy, entre jazz de travers et métal hurlément progressif. Mazette, faut suivre! Ceux qui décrochent, je ne les blâme pas. Ceux qui persistent, je les en loue. The Seed of Singularity a l’accord sévère, le fond assagi et quasiment symphonique. Psych-métal ou circa, il vrille ensuite à l’aide du saxo. Le brassage est osé, dosé, exigeant. The Equation of Abundance, à l’amorce sage, éructe ensuite sur un nappage death hybride.
Je reste en phase, singularité oblige. Specific Obsolescence d’une pénétrante pesanteur se pointe, haineux autant que mélodieux. Il brise son élan, un piano je crois poste ses notes. Il finalise le titre, que relaie Dissecting the Real et son assaut haché. Le chant y est amical, dirai-je, mais mue sans cesse. Il y a du prog, oui, dans le bouillon de Fractal Universe. Mais à sa manière, servi par son expérience. Du métal, au ratissage large. Des climats changeants, qui pourraient nous égarer. Concealed prend l’air, se fend de notes subtiles, inspirées. Son terme déferle, éléphantesque. J’ai persévéré, j’ai plutôt bien fait. A New Cycle en fin de crouse me guette, dans une succession d’ambiances pas piquée des vers. Peu habitué je reste positivement mitigé, tout en reconnaissant la portée d’un registre à l’écart de tout carcan.
©Gigie Weiss