The Ex est increvable, tant en longévité qu’en termes de créativité. Avec Beat Beat Drums qui amorce ce disque, noise et tribal, le doute n’est d’ailleurs déjà plus permis. Des notes africaines comme souvent perlent le tout, qui déferle. The Ex oscille, se danse, improvise, fait péter le jazz, joue un Monday Song à la mélancolie attachante. Le morceau s’emporte, après avoir fait croire à l’accalmie. The Evidence (LP Version) se montre impétueux, il riffe cru et entend bien dévier. Sa cavalcade renverse l’auditeur. Pour lui faire suite Spider And Fly, en phases lo-fi à la Pavement, titube dans l’errance sonore. Un ressac noisy cinglé le décore, le parachevant. Circuit Breaker, de ses saccades racées, prend alors la barre. The Ex n’a rien perdu, il dépayse et navigue à sa guise. Wheel, où le chant de Katherina Bornefeld se met en évidence, se repait de beauté.
Le rendu est optimal, The Loss le sort de ses gonds et c’est ça qu’est bon! Là encore une crue destroy se produit, dont The Ex a le secret en poche. Ca groove de partout, le bateau prend l’eau mais il reste à flots. In The Rain ondule, tchatche, rappe presque, désarçonne à son tour. Les guitares y tonnent, à l’occasion d’une sortie de route maison. The Apartment Block est lui joueur, ses sons répétés l’insinuent. La matière The Ex est unique, elle fait foi et loi. L’écoute passe vite, elle recèle mille et une (bonnes) surprises. Great! (LP Version) la clôt, loquace et exotique, bruyant et subtil à la fois, bien nommé aussi. If Your Mirror Breaks excelle, permettant à ses auteurs une suite de parcours hautement qualifiable.