C’est à Tours que crèche Moonback Stage, dépositaire de ce Echo Process qui pour un premier album lui fait marquer des points. La fine incandescence de Timber, chargé de le lancer, plait d’ailleurs d’emblée. De fines vagues en ressacs houleux, la groupe impose sa vision. Fuzz l’Eclaire, de durée plus poussée, file une matière kraut et aussi, rock aux stridences bienfaisantes. Quelques notes psyché émergent, le rythme se syncope. Le retenue survient, se fissure ensuite. On a à faire, la belle affaire, à des êtres qui savent faire. Echo Process, éponyme, fuzze et incante. Lui aussi change de peau, sans que le procédé ne l’entrave. Doppler, sensible, élargit l’éventail. On y rêvasse, j’y entends le calme avant la tempête. Dolorès, presque tribal d’abord, lance un shoegaze dreamy, subtil, des volutes agitées qui retombent avec grâce.
L’album s’illustre, Chien Méchant hurle dans un premier temps et dans l’élan, souffle une trame d’éclat. Il se lézarde, le bruit de toute manière n’est jamais éloigné. Il guette. Dans ses beaux écrins il repose, à l’heure de se libérer il balafre Echo Process et ça le parfait. Space Sympathizer vient ici le finir, dans le tumulte. Stylé. Son intensité, en loopings, en fait un must total. Moonback Stage porte en lui ce talent, perceptible, récurrent, qui lui permet désormais de trouver place auprès des reconnus.
@ovahshoot