Foutredieu voilà rev’nir Population II, toujours de Montréal, avec 14 bazars en çéfran délirant. Son rock met des beignes, refuse de se tenir et explore un vaste champ. Maintenant et Jamais, éponyme, l’inaugure avec force et malgré ça, place de belles notes dans son balafrage. Il se termine finement, bien que crissant en arrière-plan. Prévisions lui donne une suite aérienne, sensible dans le chant. Mais attention, la crue survient et personne ne la retient. Et c’est ça qu’est bien! Macavélique rock, à peine au dessus de la minute, vrille et prend fin. L’éventail est déjà déployé, Haut-fond et son orgue rétro lui refile une louchée de style en plus. Il est psyché, son verbe parle. Mariano (Jamais je ne t’oublierai), saccadé, musical à flots, groove dans l’exotisme. Il régale, ondule dans les cieux. La Trippance, spatial, hypnotise puis file comme un coureur. Imparable. Poudreuse Blues arrive ensuite, sans rythme, haut perché, avant de se mettre à sautiller. Là encore, on vote pour.
Sur l’autre versant i + i, que sa basse fait tanguer, à l’unisson avec l’orgue et le drumming souple, emmène encore. Le thé est prêt nous dit-on, il se consomme sur des salves funky de bon aloi. Population II est versatile, n’hésite surtout pas à changer de terrain. Homme étoilé se syncope, psyché, acidulé. Il fuse, s’emphase et tape une phase. Rédemption naturelle se pointe en soubresauts vifs, il serpente avantageusement. Là aussi les sons enflent, la mixture est en surchauffe et les bonnes idées abondent. 13 1 3 1, bref, se répète et ainsi, reste en tête de par son climat. La Cache crache un rock bourru, gorgé de gimmicks qui tapent. Maintenant Jamais est tout bonnement parfait. Son terme se profile avec Cardinaux, élévation d’entre les nuages à laquelle on ne peut résister, dont la fin heurte un peu plus. De la haute voltige de qualité suprême.