Marseillais, Le Bien fait de la pop ratée. Il y parvient fort bien, ce Sheeplanding qui est son premier ep rassemble cinq plages vives que les synthés enrobent dans le virevoltant bavard (Brick’s Clik en ouverture, jubilatoire). Reon, d’ailleurs, emprunte une voix joueuse aux chants associés. Pop à guitares, franches, et traits rock s’acoquinent. L’énergie irradie, décisive. On a là du bon, nappé avec dextérité. God’s Finger and Plan, de son chant de crooner indie, par le biais d’une belle parure, folk, poppy et soignée, s’illustre à son tour. Il se guitarise, plus franc, avant de retomber dans ses atours mélodieux. Le Bien assure, jamais dans le dur.
Ainsi Furry Coat, bridé, d’habillage fin, ensuite galopant, psyché un tantinet, fait-il lui aussi sensation. D’ornement légèrement country, il parachève un ensemble qualitatif. Le beau et l’appuyé voisinent, il va de soi que la multiplicité des vocaux ajute à l’impact de Sheeplanding. Le Bien a par ailleurs le bon goût de finir alertement, sur un Cannon Fodder rapide et racé. Celui-ci alterne, de tempo abrupt en passages tenus. Il a de la marque, la succession de ses climats le met en relief et son terme bétonne allègrement. C’est au final l’entièreté de l’EP, dénué de ratés, qu’il convient de saluer.
©Ludivine Hamoniaux