Sunday Charmers est belge, emmené par les deux frère Etienne Donnet (chant, guitare) et Florian Donnet (basse, voix), qu’épaulent Thomas Moutier (batterie), Alexandre Waeyenbergh (guitare) et Bastien Fourmy (percussions, voix). Grandblue est leur troisième album, ils y accèdent « askip » à une certaine forme de maturité. A l’écoute, force est de constater que tout se vaut, assez largement. Joueur, l’opus dévoile dans un premier temps la cold-pop raffinée de Blue. Chant doux, rythme alerte, riffs minimaux. Une pincée de vapeur, en décor, et l’affaire ronronne. Talisman, dans l’élan, touche lui aussi au but, au cœur aussi par la même occasion. Légèreté poppy, décisive. Et textes inspirés. Nosebleed, à venir, pour une enfilade vivace. Les mélodies d’éclat, la basse qui pulse et ces détails qui n’en sont pas. Régal. Eyeballz, saccadé, amical. Peut-être trop, j’avoue préférer le plus poussé. Le résultat, néanmoins, brille. Nothing, sur cadence en syncope, exotique, et son climat façon The Cure tantôt. Cold, mais voyageur.
Le feeling est bon merci bien, Substance nous offre alors la sienne. Pop griffue, de nature une fois de plus à réchauffer les âmes. Le style s’encheville. Momentary Bliss, plus post-punk mais loin de n’en être que là, scintille dans le nerf. Grandblue n’est fait que d’excellence, Blisters de sa parure cold en velours gentiment rêche le consolide à son tour. Les guitares l’étayent, bousculant la quiétude du rendu. Rêve(s), en Français, cold itou, se nervure et sec, alerte, entérine la valeur de Grandblue. Une trouée noisy se produit, qu’on accueille avec joie. The Morning, ensuite, jazzy, peinard, imprime sa subtilité. C’est finalement Brothers, au terme du chemin, qui clôt alors de sa pop filante et étoilée un disque impeccable, entre couleur et légère grisaille, entre bruit occasionnel et mélopées soignées, intégralement convaincant.
©Joris Ngowembona