Ouh yeah les Snapped Ankles sont de retour, givrés as usual. Ils nous pondent un Hard Times Furious Dancing furieusement dansant, c’est un fait, et serpentant entre les genres. Rock de traverse, post-punk, motorik, électro et je ne sais quoi d’autre se télescopent, Pay The Rent sème déjà la zizanie au moment d’ouvrir. Il pulse, trépigne sous son rythme, marie cold et tribal, voix perchée et soubresauts à la Prodigy, si si mais c’est juste par bribes. Sans attendre je bougeotte, des bourrades bien foutues renforcent l’amorce. On ne peut mieux faire. Personal Responsibilities, pas moins anormal, débite presque hip-hop, dans le chant. Là aussi les sonorités quittent la route, au gré d’une trame à la Soul Coughing enfin, très Snapped Ankles avant toute chose. Raoul dans l’instant suivant groove dans l’obsession, à l’aide de motifs répétés. On s’en amourache. Snapped Ankles a décollé, son trip passera par de multiples voies.
Celle qu’emprunte Dancing In Transit, post-punk barjot zébré de gimmicks fatals, joue la carte de la fantaisie géniale. Snapped Ankles dans son labyrinthe nous convie, nous priant de nous y perdre. J’adhésionne direct, me laissant porter par ses ressacs changeants. Where’s the Caganer?, à l’entrée céleste, exotise le tout. On ne s’en sort plus. Dénudé de ses influences, Snapped Ankles n’est redevable qu’à lui-même. Il dévie, tresse des morceaux indomptables. Smart World, alerte, en fait partie. Vocaux robotisés ou presque, ensuite normaux mais pas trop bien sûr. Cadence mécanique, tons à la The Faint. Hard Times Furious Dancing se recommande à tout un chacun.
©Louise Mason
Hagen Im Garten, faussement délié, ondulant tout en dépaysant, nous fera plier. L’ensemble est à saluer, sans exception aucune. 摆烂 Bai Lan, psyché, trituré, hypnotique, a lui aussi de quoi ravir. C’est en lisière, et ça lui sied, que le clan de Londres vient se fondre. Du début à la fin il rassasie, place ici une embardée irrattrapable. Il visite les cieux, agités. Closely Observed est son dernier labour, apaisé mais sans sagesse. Spatial, spécial, il ramène le calme sans pour autant se soumettre. Snapped Ankles termine là-dessus, dépositaire de neuf plages dignes de lui-même, sans barber ni flancher, en excellant de manière confondante.