Projet solo du bruxellois David Temprano, LANDROSE couple batterie punk et musique électronique, avec une bonne dose de distorsion. Ca le décale en toute logique et ce BRUT, plutôt bien nommé, chope une année de concerts intense, dans un esprit qui bien entendu rend hommage au live. Alors allez shut the f+++ up Will Dum, le mieux est encore de se l’infliger et REAR FIRE ROCKET, de frétillements électroniques pétés du bulbe à une cadence hors-contrôle, façon La Jungle ou pas très loin, bastonne un boucan singulier. Des sirènes se font entendre, en toute fin de délire. Normal, LANDROSE est un délinquant musical. Niquant la norme, il n’en fait qu’à ses tambours. NO NO NO, avec ses volutes réitérées, affirme sa différence. Au départ LANDROSE désarçonne, ensuite il te harponne. WATCH YOUR JET, que des voix furieuses introduisent, tance une électro que même Alec Empire verdirait si elle lui parvenait. Là encore les sons se collisionnent, le choc est rude mais il se danse. Sauvagement, je crois bien. BRUT est en rut, laissons-le donc copuler.
Au quatrième rang TOTAL CHROME, de ses boucles qui se spiralent, fait mouche à son tour. Je viens de me dégoter, au Cultura proche de ma casbah, le dernier The Cure, l’ep Lord of Chaos de Killing Joke et le State of Emergency de Prong mais le trio attendra, je parle de LANDROSE. Merci l’opé métal, tout de même. Reprenons cependant, on a là DEAD IN EUROPA et son traficotage de départ suivi d’une goulée que les voix déviées amorcent. Un fracas indus, électro ça on avait compris, que forcément les « chants » mettent en relief. Une bordée de tribal, un assaut batterisé au beau mitan du tripal. Et ces sonorités, en déluge, qui étendent l’expérience car à l’instar d’un Pneu ou encore d’un Chew, LANDROSE en est une. On la vit bien, ANGEL OP la rend à la fois hagarde et percutante.
©Corentin Lambert
A l’audition on a chaud, en live on transpirera sans nul doute. On a pour ça GROS KICK, une narration appelée LECTURE le présente et/ou le précède. Il change d’humeur, l’électro de Temprano ne tourne pas à vide. Sacré David, il impressionne. Il est nécessaire, pour avaler son BRUT, d’y être disposé. GROS KICK s’assène, à sa suite des vocaux flous bien perchés arrivent. C’est FIRED UP 24, dernier coup de filet d’un disque ayant depuis belle lurette pris la piste rouge. Un terme aux variations destroy, où les sons créés ne cessent d’envahir celui qui investi, et on l’en loue, s’en drape jusqu’à satiété. Eprouvant, BRUT est aussi et surtout une galette qu’on s’entêtera à capturer, forte de toute son audace sonique et musicale. Vivement les concerts!