Celle-là je ne l’escomptais pas, la news me tombe dessus au détour d’un mail promo. Pogo Car Crash Control is back, armé d’un Negative Skills grungy et bien plus, gorgé de tubes et français autant qu’ anglais dans le texte. Enregistré avec Jon Markson (Drug Church, DRAIN, The Story So Far…), l’objet avec You Came To Me fait résonner un rock à la dynamique « power », sur fond de refrains scandés et vocaux de dame occasionnels au sucre délectable. Ca riffe hard évidemment, pour une entre en matière sans défaut aucun. On s’en remet à peine que Don’t Get Sore, rock saccadé à l’impact immédiat, de mélodies en tirs directs, s’impose à son tour. Break puis éruption, le procédé m’a tout l’air de porter. Les guitares « solotent », efficacement. Comme Toi, pop-rock urgente dans la langue de Cyrulnik, se colle à la liste des standards. Joliment orné, il étend le spectre. Shallow Time, dont la pêche métallisant perfore les digues, n’en fait pas moins. Il s’allège tantôt, pour ensuite rugir derechef. Là encore, le jeu et les décors se font valoir.
En forme optimale, Pogo Car Crash Control grunge récurremment mais a le bon goût de ne pas s’y cantonner. Ses créations meuvent, glissent entre ses tendances de prédilection. Je Mettrais Bien Le Feu, plus que d’y prétendre, le fait. Sa basse-batterie vire reptile, mais au trot. Les vocaux muent, les guitares as usual mordent le train et des broderies en fond renforcent le morceau. 10 Miles Away, juste après, souffle une trame de nacre. Superbe. Une fois de plus, l’organe féminin charme et renvoie du ressenti sans en être le seul dépositaire. Je plussoie. On entend, c’est un fait récurrent, un habillage inspiré. Quelle Est La Diff? prend le relais en filant vite, plus vite encore même, tapissant un rock caractériel aux abords métal de chants éructés. A la Pogo Car Crash Control, nul n’en doutera. C’est du fait maison, spécialité de Lésigny. Cerveau Mort, à l’intensité incoercible, se poste entre énergie et brève modération. Une fois de plus les tonalités s’étirent, au service d’une issue parfaite.
Exempt de temps creux, Negative Skills porte ses auteurs très haut. Hatewatch l’y aide, la production aux petits oignons également. Oh, le drumming tend à s’emporter. Quand je vous disais, enthousiasmé, que le tout ne restait pas figé. Negative Skills, éponyme, rock’n’rolle allègrement. Leste, il déflagre. Nos résistances dans le même élan cèdent, devant le choc continuel que constitue l’album. En extraire tel ou tel titre n’aurait pas de sens, alors que se présente une bûchette intitulée J’ai Grave Le Seum. Il rappe presque, vocalement, alors que l’attaque métal de rapidité en passage enclumés envoie tout péter. Est-ce Que Ca Vous Parle?, interroge l’ultime dégelée. Pas qu’un peu et d’autant plus que pour le coup, la furie du terme et sa versatilité sonore, sa hargne et sa puissance métal aux confins du trash en font un must de fin. La note maximale, sans hésitation, est portée à l’actif de ce Negative Skills valeureux de bout en bout.