Alek et Les Japonaises (Maï Ogawa et Alek Boff) réside à Bruxelles. Belge donc, il est par voie de conséquence dans la qualité. La loufoquerie aussi, gentillette, parfois trop, sur ce Tranquille dont les écoutes empilées risquent de générer l’addiction. Le disque, en effet, assure exotisme (le flûté et futé Najet, pas loin du tribal), chant doux un tantinet suave (les 2 reviennent au même, me direz-vous), salves électro-pop aux sons fous et textes perchés, dans les traces du titre éponyme qui poppy, tisse un départ pépère. Le synthé trône, j’aurais mis pour ma part des guitares cinglées mais chacun fait, fait, fait, c’qui lui plait plait plait…et ça tombe bien, le duo ne pense qu’à ça. You-Wa-Ku virevolte, s’orientalise, entre Rita Mitsouko et la k-pop rassurez-vous je pars en vrille, rien de tout ça chez ces deux-là (je parle de cette bouse de K-pop, les Rita ça assure!). La soupe non merci, on chaudronne des bazars bien plus digestes. Les sons sont trop bons, ça relève le mets. Ni chaud ni froid se légume, aérien, du poids d’une plume que le vent emporte. Quand il se montre avenant, Alek & Les Japonaises m’irrite aux entournures mais ça va, il a de l’allure.
Puis y’a Liniment qui passé le Najet cité plus haut, tire vers…le haut, follichon, à la 69 qu’Armand de Sloy avant créé avec Virginie. J’aime la folie, l’extravagant qui à Alek & Les Japonaises va comme un gant. Du coup Je mange du pain, enfin c’est plutôt eux mais je kiffe ça à mort moi aussi, sans rien dessus. Une pelletée de « pom-pom-pom » et de lyrics barjots plus tard, passé un break symphonique de tarba, on se cogne un tube givré. Seeno prend la même voie, plus Tranquille défile plus sa pelote part en saucisse, et c’est ça qu’est bon! Y’a du Deerhoof dans ce qu’il fait, un doigt de Blonde Redhead aussi. Les sonorités à l’occasion virent 80’s, mais de ce jour.
©Alice Khol
Les Noix, espiègle, gustatif, huilé, regorge de saveur. Une fois de plus les mots font les cons, les enrobages ben tout pareil. J’avais finir par danser, tiens. Ameyo Ameyo pourrait m’y inciter, mais y déconne pas assez pour moi. Il est bon, ça se conteste pas, mais se tient trop bien. Pas forcément un défaut, me rétorque le lecteur. En même temps il jazze joli, s’emballe un peu et me voilà rallié. Alek & Les Japonaises est pétri d’idées, se présente là maintenant une envolée surfy délicieuse. Fichtre! Envolez-vous sonne alors la fin, spatial, planant, et il passe crème après l’enfilade qui l’a précédé. Révélation!