Après à 3 disques, suite au départ de deux de ses membres fondateurs, Endless Dive délaisse la composition groupale et se concentre sur la production derrière un ordinateur. Guitare classique, musique électronique, field recording trouvé dans de vieilles VHS de son enfance deviennent sa matière. Pierre Van Vlaenderen et Nathan Mondez, désormais aux commandes, couchent donc leurs idées sur ce Souvenances sensible, beau très souvent, prenant, évocateur aussi. Les ans qui passent en ouverture le démontre, émouvant. Electro-post dirai-je, il convoque l’enfance en se passant de mots, si ce ne sont ceux …d’enfants, touchants. Deux roues lui, fait du vélo et atteint l’âme de par ses syllabes. Léger, il volète sans heurts. Le jeu est ténu, les sons « extérieurs » l’enrichissent. Petit bain ne prend pas l’eau, aussi attirant que le début d’album. L’instrumental, bien que peu remuant, n’écorne en aucun cas le rendu. A l’écoute je rajeunis, je reverdis, tout en guettant l’incartade car un enfant, c’est aussi turbulent.
Man n’hache pose lui aussi une trame subtile, brève et répétée. Cabane s’agite davantage, pas loin du trip-hop. Sa seconde moitié bruisse, dans l’élégance, puis son terme l’apaise. Rouge feu se montre très post, court mais embarquant par le biais de sa « lunarité ». Feu de paille se consume dans la ouate, Endless Dive parvient à maintenir une accroche durable même si son procédé, nouveau, oblige à l’assimilation. Iridescence le réitère, la flamboyance d’une instrumentation aussi riche que dépouillée prévaut. La petite danseuse ne s’en écarte pas, on en note les textes narratifs. Son envolée est belle, elle me rappelle Sigur Rós. La batterie cogne, secouant la composition.
©Lannoije
Plus loin Balade, céleste, sécure, ramène le calme. Ses vagues électro, toutefois, lui donnent vie. Souvenances est parlant, l’immersion permettra d’en tirer toute la sève. L’éponyme Souvenances, qui le termine, se joue dans la cour. Non pas des grands -quoique-, mais de récré. Je croque mon BN, quasiment je pleure. J’ai 10 ans, peut-être même moins, je fabrique des arbalètes, j’ai les genoux écorchés et après avoir roulé en tricycle je pédale vivement, sur les souvenirs de mes jeunes années, au son du bien nommé Souvenances.