Depuis sa ville de Tours, //LESS, avec 2 basses et une batterie ainsi qu’un chant wild, propose une noise sans concessions. Celle-ci pulse, elle ondule jusqu’à nos sens et ceux-ci s’y plient. Crawl in the Blur est le nouveau forfait des trois hommes, That Kind of Man y largue son fracas et ses stridences que les 8 cordes puisque 2 fois 4 eh ben voilà, au groove épais, charpentent solidement. Derrière la folie, pointe la mélodie mais très vite, le boucan la rattrape. Bury the Pig démentiel et torrentiel nous tombe du ciel. Qu’il a pourfendu. Je songe à Fugazi, à l’envi, pour le débridé sans chaines. Burn éructe, ses sons fusent et sortent du cadre. //LESS claque du larsen, sa zik n’est pas saine et pourtant, je la recommande à tous enfin, à ceux qui osent l’osé. Stress Place met un coup de tronche, dans la furie hardcore-punk/noise. Ramassé, il envoie tout valser.
Disappear pulse, on dirait les Cramps dans le vocal. Ou Jon Spencer. Trait commun, la folie. La déviance. Ca me va, ça vous va je l’espère. Mon choix est fait il est tout tracé, j’adhère à la formule. My Sentence avance dans le frontal, chez //LESS la baisse de régime n’a pas droit de cité. Crawl in the Blur, qui donne son titre à la galette, crisse sévère. La déjante, celle où on roule sur les jantes, jonche ce disque passionnant et éreintant. Romain Frelier-Borda, Matthieu Couffrant et Adrien Moreau s’échinent, ce faisant ils nous gaufrent un opus majeur. The Reason y retentit, en loopings psychotropes. Make Them Bleed lui fait suite et saignant, d’ intitulé éloquent, poursuit le dégommage.
On s’en réjouit, le trio dans son registre règne. The Pill se gobe d’un trait, il s’avale dans un jet puissant. Crawl in the Blur défouraille, Joy is Sad n’a pas pour but d’en atténuer le récurrent impact. Il ratatine, sans pitié aucune. Pilonné, l’auditeur capitule. Can’t run away from myself, dernier fagot tout aussi balafré que le reste, dévale la pente et se crashe à l’arrivée, sauf en termes de qualité. Sur ce point Crawl in the Blur est optimal, il fait mal et ça fait le plus grand bien. Il sort chez ATRDR, ce qui ne fait que le conforter dans sa putain de valeur. Magistral.