De Lonnie Holley, je ne connaissais rien, jusqu’à ce qu’ un mail promo estampillé Modulor me permette de le découvrir. Je fonds alors sur le contenu, que « jazz » et « funk » ou encore « soul » ne peuvent suffire à définir. Nombre de guests passent performer, Seeds dépose des gaines fertiles au chant narratif sur coulis de jazz vivant et animé. Sur presque dix minutes l’empreinte est déposée, Life (with Mary Lattimore) se montre bref mais étoilé. Protest With Love ondule, entre trip-hop dark et funk lascif. Lustré, l’album séduit dans tous ses recoins. Ouvert, il dégarnit un The Burden (with Angel Bat Dawid) psyché, quasiment hip-hop dans le chant, qui dépayse. Il s’emphase, merveilleux. The Same Stars (with Joe Minter and Open Mike Eagle) suit, dépouillé, en séquences vaguement électro. Le voyage perdure. We Was Kings In The Jungle, Slaves In The Field jazze avec style, ses effluves rassemblent. Strength Of A Song (with Alabaster de Plume), au piano de maestro, arrive au mitan du disque sans l’écorner. La trouvaille me va. Elle est, en outre, généreuse.
What’s Going On (with Isaac Brock), dynamique, rock dans l’esprit, vivifie le tout. Fear The Machine, soit 47 sec’ parlantes, plante une ambiance céleste et obscure. I Looked Over My Shoulder (with Billy Woods) distille son gris lo-fi, grinçant, jusqu’à captiver. LONNIE HOLLEY est dans l’errance, il en tire une constante inspiration. Did I Do Enough- (with Jesca Hoop) nous le montre spatial, les climats ainsi brodés s’avérant être de choix. That’s Not Art, That’s Not Music sort de ses gongs, d’une étoffe jazz non conventionnelle. Those Stars Are Still Shining (with Saul Williams), de durée restreinte, parvient néanmoins à intriguer et appâter. Nébuleux, il interpelle. Enfin A Change Is Gonna Come, ultime présent de marque, soul et sans chair, malgré ça réellement prenant et joliment cuivré, met le point d’orgue à ce Tonky de facture tout simplement supérieure. Achat impératif.