Ocre est de Clermont, Ferrand bien sûr tant il rocke juste. So Often Lifeblood Comes From Ashes est son premier album. Neuf titres y nichent, post-hardcore, shoegaze, grungy. Don’t Worry nous disent-ils, ils ont bien raison et d’entrée de jeu leur grunge maison prend le dessus. Léger comme éraillé, il offre de belles dispositions et des riffs post (hardcore, on l’entendra) aiguisés. Deftones n’est pas loin, Far non plus. It Was Nothing lance le second titre, mais c’est tout de même quelque chose. De voix sensible en éruptions brèves, on touche au but. Encore. 90’s souvent, l’opus a de la flamme. The Three Stages Of Stress détartre, cadencé. S’y côtoient, pour le bonheur de l’auditeur, clarté et passages griffus. Le rendu est alerte, plus loin il se saccade. Perfect. So Long opte pour le subtil, dans l’élan il gronde avec douceur. Le dosage est habile, pas à se faire de bile avec ces deux-là.
Take A Look auditeur, tu seras pas déçu. Voilà une trame aérienne, d’abord, menaçante. Elle est brève, mais notable. Suit In The Mirror, appuyé. Indie de choix, noisy, de nerf en cotonnades vocales. Ocre performe. I.L.Y. galoche un shoegaze-grunge une fois de plus achevé, offensif, leste et bien orné. On salue l’effort. L’amateur de bruit s’y retrouvera, le fondu d’airs peaufinés pas moins. De pair ils tireront profit. Don’t Count On Them (tu m’étonnes Elton, surtout de nos jours!) les ravira, de guitares massives en flux poussés que les breaks valorisent. Enfin So Often, post en son amorce, puis de saccades bourrues, viendra tamponner un So Often Lifeblood Comes From Ashes accompli, premier LP convaincant à mettre à l’actif du duo Auvergnat.
©Benoit LACOMBA