Ayé Ali revient, Ali Veejay plus précisément et son 2 mériterait la une. Ouvert musicalement, inspiré, le rasé y tricote quatorze titres. Il est donc généreux, L’énergie et ses touta-touta qu’un rythme flemmard seconde sur tapis de notes fines assure un début parlant. Hypersensib suit dans l’impact, guitarisé, rock, pas loin d’un Programme. Ou d’un Diabologum. On va pas s’en plaindre! Chochotte groove, bien tissé, et flippe un peu. Son langage est éloquent, mais pas grandiloquent. Sorcier se veut climatique, délicat, et de ce fait renvoie beauté et clinquance. Là encore le texte touche, le bonhomme Veejay étant de toute évidence au sommet de ce qu’il peut entreprendre. Gothique spoke son word, ondule jusqu’à nous séduire. Magie délivre la sienne, mélodique, pour étendre l’éventail. Des temps plus troubles arrivent ensuite..ou non, Feu n’en est pas mais malgré ça, plaira sans avoir à forcer la porte.
Même délié, Ali Veejay s’en sort. Mer se drape, lui aussi, dans une étoffe joliment inoffensive. Douche glacée avec son électro agitée quoique rachitique montre plus de piquant, au gré d’un dépouillement décisif. Bien pensé, bien joué, 2 Sucre son contenu. Celui-ci en tire profit. Ingé son dans la répétition, dans le mot délirant, fait mouche à son tour. Veejay fait la canaille, son minimalisme à l’étoffe soignée fait sacrément effet. Primedé sifflote, bien que déprimé. Il rappe et tchatche, sa basse le fait tanguer. Excellent. DS sans plus de tapage se dispense de rage, mais pas de style. Le calme de 2 ne l’écorne pas, il semble même en accroître la luisance. Lorsque Sorcière en trame la fin, céleste et instru, l’opus a d’ailleurs déjà gagné l’adhésion de ceux qui lui prêteront attention.