De la Lune des Pirates à La Manufacture et l’impact est le même, sans baisse de régime. 1997, ma première. Utopia, devenue réalité. 2025, ma cinquième et à chaque occurrence, une mornifle rock cachetée No One. Au passage Colères, surligné par mes mots, plébiscités par Kemar. Merci à lui, il nous est pour le moins précieux. No One hier fut le maître, incontesté. Au sortir d’une semaine de résidence, dans les murs même de la « Manu« , pleine et reine, la formation d’en France s’est fendue d’une venue haut de gamme, portée par une série de titres solidissimes, dopés aux planches de tous bords. Avant ça Hartigane, d’un rock offensif bien que sans surprises, lui a dignement déblayé la route. Nous notons sa découverte. Au préalable la route fut tranquille, je la connais bien et l’excitation grapillait des points au fur et à mesure de son déroulé. A mon arrivée accrèd, bracelet jaune et blagounettes avec l’ami Seb’, lui aussi sésamé.
Hartigane
A l’intérieur la salle se garnit, rends-toi compte lecteur c’est No One qui ce soir entame son tour. C’est loin de n’être rien. Après Hartigane donc, à la belle et bonne poussée, l’intermède est bref et le quintette se présente. Intro, déjà grondante. Les clameurs s’élèvent. Madre de dios, me revoilà jeune. L’arrière boutique du mal, choc initial, assied la portée des No One, soudés. Le leader boule de flipper, sans peur, harangue et distille sa vindicte. Les tubes en rage s’empilent, à chacun d’entre eux la Manu exulte. Kids are on the run, Saint Quentin, et ça t’y pourras rien. Ca ferraille sévère, No One tonitrue et dans les brancards rue. La peau arrive, hymne de toujours. Je chante ah non pardon, je hurle ces mots de mes vingt ans et des poussières. D’espoir. Une cover de RATM fait groover un set qui déjà, transpire par tous les pores. A la gloire du marché, à à la gloire de cette clique incendiaire dont le verbe porte plus que jamais. No One, King of the ring. Le slam s’amorce, Kemar finira d’ailleurs par investir la foule. Nomenklatura, bourrade on fire, complète ce jouissif bazar. Nous sommes aux anges, face à eux faut faire front et Charlie s’y colle fièrement. Là encore, la foule devient houle. Le frangin derrière moi posté, pour son baptême No One, avouera à l’issue avoir essuyé une rafale définitive. Je le savais, c’est bien ça que je l’avais informé de ce début de tournée. Ca tombe bien il en paye une, à No One nous levons nos godets.
No One Is Innocent
What the fuck, l’axonais? C’est No One qui ravive le brasier, de nos idées qu’on voudrait nous enlever. Jamais, ensemble nous résistons et les rappels se profilent. Ils marchent, insidieux, amorce le surplus de régalades. De nos regards entendus, se passant de mots, nous sacrons No One. Forces du désordre, dont le képi chavire, remet de l’huile sur la matraque. Pardon. J’ai glissé chef, du coup j’ai bastonné. Les bavures, les ratures, les raclures. personne n’est innocent et surtout pas dans cette caste véreuse. Je digresse, sur Nomenklatura j’ai battu la mesure comme un dément, attirant le regard d’une petite casquée au t-shirt Ramoneurs de Menhirs. Possédé. No Oneisé. Silencio, 20 ans à sa suite. Concert de maboule, qui tourneboule et jamais ne s’écroule. Puis ce terme, Chile, que je braille à pleins poumons. Une dégelée finale, après les checks de Kemar et la communion perpétuelle avec les convertis du No Oneisme. Nous ne faisons plus qu’un, la sueur perle et nettoie les épidermes. Avec le frère, avec son pote tout aussi transporté, nous fendons la route de Saint Quentin et impressionnés, ces deux derniers ne cachent pas leur ressenti. Pour son tour d’adieu No One Is Innocent, d’une fulgurance aux textes élevés, signe une prestation de tout premier ordre, refusant celui-ci pour mieux disséminer sa propre discipline. Superbe concert.
No One Is Innocent
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…