Sophia Djebel Rose est de chez nous, ce Sécheresse est sa troisième sortie. Darkfolk et plus, il laisse filtrer neuf morceaux fascinants, que le fantomatique et embrumé, possédé aussi Au Verger lance magnifiquement. L’atmosphère est saisissante. L’Homme au Costume Doré, dont la noirceur percute un chant typé, ample, sur fond sonore trouble, retient lui aussi le quidam. Il existe déjà, à seulement deux compositions, une approche qui à la Dame revient de droit. Les Amandiers la réitère, les voix y dévient. Le décor reluit, dans une forme de nuit, alors que la parure, fragile, majestueuse et dépaysante, contribue à la marque du tout. Sécheresse est hanté, à la limite de l’angoissant. On l’en loue, ses contours nous capturent. Blanche Biche, sur neuf minutes envoûtantes aux traits rock détournés, constitue une pièce de bravoure. En différant Sophia Djebel Rose, audacieuse, captive. Le terme du morceau se drone, nuptial, et les vocaux remplissent l’espace. Les Géants, de sa folk apaisée, sert une chanson de choix. Le mot, ici et partout ailleurs, vaut beaucoup.
Sur le second volet Sécheresse, éponyme, envoûte itou. Il s’égrène sans trop de heurts, fin et superbe. Il hypnotise. Il se met, soudain, à s’orager. Le chant une fois encore sort de ses cordes. La fin du track bruisse, des cris s’en extirpent. Impossible, inconcevable même, de tenter de résister. Chanson pour un Aimé, bien que très bref, maintient l’unité des climats, leur diversité aussi. Pareille au Torrent lui succède dans la grisaille, racé. Sécheresse s’écoute d’un trait, le souffle coupé. Sa portée est immense. Les Noyés en ferme la marche, dans une vêture qui après son amorce s’écorce. Montée en puissance, retombée sublime. Fissures sonores. L’amalgame est de haut vol, l’écoute révélant une artiste passionnante et sans commune mesure avec cette foutue norme que régulièrement, ici, elle se plait à défier.