A l’aube d’un EP intitulé SUPERVIVENXIA, qui sortira le 25 avril chez Humus Records & Association du Volcan, Baby Volcano (Suisse / Guatemala), détentrice d’une mixture entre Pop Hybride, Hip Hop et Musique Latine expérimentale, répond aux questions de Will Dum…
1. Baby Volcano, si j’ai bien compris, c’est une seule et même Dame ? Qui es-tu au juste, chère Suizo-guatémaltèque ? Qu’est-ce qui t’a amenée à la musique et au fait d’oeuvrer en solo ?
Effectivement, Baby Volcano est mon nom d’artiste. Qui suis-je ? C’est super simple de répondre à cette question! haha. Je suis un être humain qui fait de l’art à fond. Je suis persuadée que l’art peut être super puissant, et qu’il est capable de soulever des montagnes.
Je suis arrivée à la musique par le corps, à travers ma pratique de danseuse/performeuse. Au début j’ai travaillé avec différent.e.x.s producteur.x.ices et l’année passée, j’ai eu besoin de me lancer dans la prod en solo pour mon deuxième EP qui sortira prochainement.
2. Dans quelle mesure tes deux origines différentes imprégnent-elles ce que tu fais ?
Elles sont présentes dans tout ce que je fais. Je suis fascinée par l’épi-généalogie (l’histoire que l’on porte de nos ancêtres à l’intérieur de nous) depuis plusieurs années. Je trouve magnifique de voir à quel point les lieux géographiques, leurs histoires, leurs combats et leurs travers nous traversent et nous influencent en tant qu’êtres humains. Sans que ce soit fataliste, mais plutôt source d’inspiration et d’ancrage.
3. Je vois dans ta musique et dans ton second EP, SUPERVIVENXIA, une forme de schizophrénie sonore et lingistique. Comment en es-tu venue à ce choc des langues et des styles ? Que te permet-il ?
Ayant grandi avec deux cultures très différentes j’ai toujours ressenti le besoin de trouver ma place. Je suis dans une quête identitaire depuis toujours. Je suis un mix de tellement de choses et j’aime pouvoir matérialiser, dans la musique, cette complexité. Enfant j’aurais adoré avoir des modèles, autour de moi, qui m’auraient fait me sentir moins seule d’une certaine manière. Dans la vie de tous les jours je passe d’une langue à une autre, constamment. Alors ça me paraît logique de le faire aussi dans ma musique. Ca me permet d’être moi, tout simplement.
4. Que penses-tu du rendu, à l’heure où il est prêt à voir le jour ?
J’ai beaucoup d’amour et de tendresse pour cette musique. Je trouve génial que ma musique puisse marquer ainsi les étapes de vie que je traverse, et offrir ça au public afin qu’il ait accès, lui aussi, à ces différentes étapes de ma pratique artistique. Je trouve ça puissant. C’est vulnérable et puissant.
5. J’ai aussi le sentiment qu’à travers tes créations passent moults émotions, quelles sont-elles ?
Oui c’est vrai. J’ai un rapport très physique à la musique. J’ai l’impression qu’elle doit me traverser le corps. Et les émotions, elles se logent dans notre corps tous les jours.
Pour ce dernier EP j’ai été traversée par des deuils douloureux, de la tristesse, de la colère, de l’amour à fond. Bref plein de trucs !
6. Comment ton audace et ta différence stylistique sont-elles perçues, tant en live que sur disque ?
Haha, ça perturbe. Ca interloque. Mais par contre quand ça plaît, ça devient fusionnel La scène c’est ma maison, je m’y sens très à l’aise. Le disque, c’est plus nouveau pour moi. Là c’est juste mon deuxième EP, je découvre encore et c’est génial.
Pochette du single Knock Down
Photos de l’artiste: Augustin Rebetez
CONCERTS:
24.04 – Lausanne [CH] – Le Romandie
25.04 – Basel [CH] – Kaserne
26.04 – Düdingen [CH] – Bad Bonn
30.04 – Paris [F] – La Boule Noire
01.05 – London [UK] – La Linea Festival (Hootananny)