Pales est Strasbourgeois (premier bon point), il unit pop et noise. Crush, son deuxième EP, fait montre d’une certaine dextérité. Il est aussi très fougueux, bruitiste et accompli. Féminin dans le chant, et ça s’entend joliment, il débute par un Piece of meat insidieux, dans un premier temps bridé. Les riffs s’y aiguisent, en coups de tonnerre. Le chant reste songeur, on se situe dans cette prenante alternance. Uppercut, bien nommé, bien exécuté, prend la suite en usant de cette même succession entre rêverie, ou presque, et zébrures nourries. Le boucan de ce groupe me plait, Superstar le rend dansant et ça ne gâche rien, bien au contraire. Là encore coups de canif et chant mutin, ambiances trompeuses assurent une excellente issue. Le noisy arrive, en crue débordante. On prend, rien à jeter de toute manière.
1518, peut-être bien mon préféré, active un post-punk qui groove grave. Gorgé d’allant, de motifs flirtant avec l’indus, il consolide l’EP. Pales fera partie, sans l’ombre d’un doute, de mes trouvailles de marque. 1518 s’achève, imparable. Un ultime track figure au menu, nommé Dangerous Dance. Plus de sept minutes de force de frappe ici nuancée, là-bas bien plus franche, aux tons variés et d’un impact qui jamais ne se défile. C’est au gré d’une douceur pop que la chanson se clôt, finissant et étayant une série de cinq dont aucune pièce ne flanche.
©Kevin Besse