MASSTØ d’Amiens m’a d’abord frustré, j’attendais du rugissant! Une prestation live, à Minuit Avant la Nuit, m’avait mis les crocs. Mais What Do You Need cher Will, c’est pas toi qui commande et MASSTØ n’en fait qu’à sa tête, bien faite. L’ouverture est gorgée de soul, de touches jazzy, dans une feutrine maison aux vagues relents funky dans les guitares du barbu leader. Et puis tout de même, il y a cette envolée. Dans le genre, sans faire genre mais avec du style, le trio en remontre à bien d’autres. Lead Me Home, aux riffs acérés, pas loin du stoner, ni du blues d’ailleurs, prend une pente rock. Là encore les Picards, d’une belle unité, font parler leur cohérence. De quoi porter les foules, à l’occasion des lives. Blue Moon, éponyme, s’amorce ténu. Il livre, ensuite, des incartades plus griffues avant de retomber dans sa patine. La musicalité prime, bien tramée. Le final s’enflamme, le terme se taille dans le sensitif. Give Me Some Love, orné comme il se doit, délivre une fournée soulful dont on note, c’est une récurrence au sein de MASSTØ, le brio musical.
Carolina se cuivre ensuite, au gré d’un groove racé et entrainant. La barque est bien menée, sans folie outrancière (dommage…) mais avec maîtrise MASSTØ ouvre sa boite. Uggy’s, belle salve soul mais pas que, qui dans certains recoins m’évoque dans la brièveté les Talking Heads, se pare d’un bel orgue. Idem pour les organes. It Will Shine Again, lente élévation bluesy un brin rudoyée, fuzzy, dégage de la dégaine. Nothing to say readers, Blue Moon a le don de ne pas fléchir. Wait and See, d’un funk suave puis plus alerte, le complète de sa joliesse. Enfin Rainbow, selon l’une des facettes que j’aime le moins, trop éploré même si bien joué, où les cuivres derechef s’illustrent, s’en vient border un disque de qualité, que j’escomptais moins bridé mais qui n’en reste pas moins, dans sa globalité, concluant et abouti.
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