Basé à Constance, en Allemagne, BIKINI BEACH fuzze à tout-va. En trio joufflu, il sort un nouvel album nommé Cursed. Celui-ci rocke, Birth of the Curse en bombinette de début bruisse pour introduire un titre éponyme massif, stoner, rythmé, 70’s, plombé et de chant batailleur, où de beaux breaks nichent. Last Words, avec sa basse grasse en amorce, tranche dans le vif et s’offre des saccades puissantes. Il riffe hard, ensuite I Feel use lui aussi de guitares excitées sur galopade garage. Le fuzz est roi, c’est les mains dans le cambouis que Nils Hagstrom (Guitar / Vocals / Keys / Baglma), Lotti Peach (Bass / Vocals) et Flip700 (Drums / Percussions / Keys / Theremin), soudés, turbinent. Family, à la batterie-matraque, rend un stoner que le chant de Dame, révolté, vient typer. Bikini Beach est wild, il part à l’offensive et sert des compositions incisives. Liar Liar, d’abord bluesy, éraillé, grungy, assène une sixième taloche.
Après cette première moitié de haute volée Until You Die, pas loin du rockab’ le plus percutant qui soit (sur ses premiers instants), aux dérapages soniques fréquents, n’a pas pour but de calmer le jeu. Blue le suit sur des ornières psyché, sulfureuses. Il file, bourru, tandis que son chant susurre et que l’instrumentation grince. Miles From My Mind, à la basse-batterie reptilienne, perfore dans l’élan. Se succèdent, ici, les morceaux qui rentrent dans le lard mais notons bien que tout ça ne se fait pas gratuitement, sans être construit. Vitaminé, l’opus déboite. Rares sont les temps morts, quand bien même Beg For Mercy…oh eh bien non, à son tour il sonne l’heure de la raclée. Intense, le rock de Bikini Beach tartine.
Vers la fin Introvert, de riffs brefs en changements d’options, poursuit sans dérailler. Cursed s’enchaine dans l’imparable, 1986 de son côté m’évoque…AC/DC (si si) dans les guitares, réels parpaings. Il est bref mais frontal, et se termine dans le doucereux. En toute fin de course Cursed Century, apaisé, poppise le tout. Il est sensible, c’est l’accalmie après une enfilade d’uppercuts à l’ Allemande et il constitue, en outre, une incontestable réussite. C’est aussi le cas de ce Cursed, de A à Z, bâti par trois acolytes s’entendant visiblement comme larrons en foire.