Après le déjà bon Chetter Hummin voilà que le Bermud du compositeur et producteur Elliot Aschard signe ce Oceans On The Moon rayonnant, bien niché entre indie Rock et grungegaze. Lullaby, de Mascis à Pavement en passant par St Johnny, commence idéalement. Ses rafales donnent, appuyées. Un départ canon, relayé par 6 Miles et sa rêverie alerte nappée de motifs bien ficelés. Un vent shoegaze souffle, le rythme s’amplifie et la chanson rafle les suffrages. Striken, saccadé, un brin plus cold que le reste, en fait autant. Il assaillit, de manière franche, dans des tempêtes shoegaze qui ne sont pas sans rappeler APTBS. Bermud assure, assume et consume. Fallen Moon, de vocaux sensibles en fracas sonore à l’angevine, complète le tableau en laissant dégouliner le pinceau. Il fait bien. Les chœurs agissent, ravissants.
Excellent, Oceans On The Moon clame son Ignorance. Une mignardise dreamy-shoegaze là encore sauvage et racée. On est gâté, ça va sans dire. Anyway, aérien, gagne en ampleur. Il lâche des geysers, le mode 90’s de Today est savamment enclenché. Call Out, dont la mélancolie se propage, stylément rude, valorise également un disque de valeur constante. Il vire au vacarme, de ce fait on rend les armes. Le talent, chez Bermud, irradie. Wherever It’s Brightest, à la fois spatial et enlevé, se durcit sur sa deuxième moitié. On accueille avec bonheur, vous l’aurez pressenti, le travail d’ Elliot Aschard et consorts.
©Ameline Vildaer
Carry On, percutant, en ruades de boucan façon Ride, amorce une fin sans creux. A aucun moment, loin s’en faut, l’album n’aura faibli. Là où certains baissent la garde et mollissent singulièrement Ghost Cry, indie-pop à guitares franches que le shoegaze une dernière fois recouvre, permet lui une terminaison qui à Bermud donne toute raison. Le cap du deuxième jet est franchi avec brio, dénué de temps faibles et de réalisations sans envergure.
©Balthazar Ribeiro-Aschard