Après leur Junkz commun, déjà dément, La Jungle & KermesZ à l’Est récidivent et doublent la mise avec ce Junkz II, soit quatre titres au lieu de deux pour l’effort mentionné plus haut. Malgretu, tel un Kusturica ayant chopé la fièvre, déboulonne en premier. Entre balkans et terres belges arrosées à la Jupiler, fanfare d’ H.P. et déflagrations sans sommation les deux combos réunis déjantent, joueurs, avec le brio qu’on leur connaît. Cuivrée et intense, leur mixture donne la biture. Les voix partent en c+++++++, façon Les Claypool ou un olibrius du genre. Condana, au jazz déraisonnable, se tribalise soudainement. Bordel, quel fatras! Le corps suivra, dansant follement. L’union est porteuse, généreuse, elle perd la boule et fait remuer les boules. Haut en couleurs, à l’image de sa pochette, le rendu trace de nouvelles formes.
C’est tout le propre, annoncé, attendu, de la troupe ainsi à l’ouvrage. Sakamé, à la tchatche presque hip-hop, d’un dynamisme fusionné qu’on ne peut dompter, instaure une fiesta qui défrise, dépayse, atomise. Retourné je capitule, il me reste alors une dernière virée à honorer et j’ai bien l’intention de m’en submerger. Elle a pour nom Dröhn, elle drone d’ailleurs un peu mais provoque de sérieux troubles de la psyché. Elle laisse les drums la cogner, ses vrilles la fissurer vertigineusement. Insidieuse, elle prend son temps et part se percher, haut, pour conclure Junkz II de la meilleure manière possible. Indispensable, je ne vois pas d’autre constat plus approprié.