Marlene Larsen, au soft-rock bientôt marqué par un nouvel EP, répond à Will Dum….
1. Marlene Larsen, c’est Marlène qui bruisse je présume ? Qui es-tu, quel a été ton parcours jusqu’à ton avènement sous ce nom ?
C’est Marlene qui interfère dans vos fréquences, carrément ! J’ai choisi ce nom parce que lors de mon premier concert à 17 ans avec mon groupe de hard rock, un ingé son m’a dit “Ta voix c’est comme un veau qui se fait écraser par une voiture, sauf que le veau, au moins, ça s’arrête”. Tous les rockeurs du dimanche m’ont fait croire que je n’avais pas la bonne voix pour le rock, pas la bonne attitude. Alors j’ai essayé la pop, mais je me suis ennuyée. Quand je suis revenue aux sources, c’était à la condition de faire du rock avec mes propres codes et sous un nom qui donne de la force. Du coup c’est drôle de parler d’avènement parce que je le sens vraiment comme ça. Je me sens pleinement au bon endroit. Sinon, je viens d’Ardèche profonde et aujourd’hui, je suis Lyonnaise.
2.Tu prépares un 2ème EP, où en est-il ? Par ailleurs de quoi traite le premier single qui y est lié, What you’re waiting for ?
Je suis ravie de vous annoncer que le 2ème EP est tout fini tout prêt, on va sortir plusieurs singles avant la sortie officielle du disque. En ce moment je tourne des clips avec mes copines et je suis en pleine campagne promo pour What You’re Waiting For ! C’est une chanson qui parle de mes élans toxiques dans mes amitiés proches. Vu que j’essaye d’être une bonne amie, je me retiens d’être une control freak/virgo smart ass. Alors je ne dis rien de brusque, j’essaye d’être patiente, d’accueillir, de ne pas juger mes amies. Mais il faut bien que ma frustration sorte quelque part, donc j’en ai fait une chanson. (Attention spoil: en fait, ça parle de ma peur de l’abandon, mais il faut attendre le pont pour s’en rendre compte).
3. L’humain, j’en ai le sentiment, occupe une place privilégiée dans ta sphère artistique…tu confirmes ?
Je confirme à 100%, j’adore les humains. Source d’inspiration intarissable. Par contre, je trouve ça super difficile d’être humain. Je galère quotidiennement. Mais le truc le plus rassurant du monde, c’est de se dire qu’on est ensemble là-dedans. Au fond, je crois que le sens de la vie se trouve dans la relation avec l’Autre et puis c’est tout.
4. Quelle impression as-tu de ton tout premier EP, constates-tu une différence marquée ou une évolution perceptible entre les deux ?
J’ai tout de suite pensé mon deuxième EP comme une digne descendance de ‘Galore‘, mon premier. Il a été tellement bien accueilli par le public et la presse en 2023, j’en suis toujours super fière. Avec ce deuxième EP, je ne voulais pas créer de rupture, mais affirmer mon identité, ma patte artistique. J’ai repris la même formule, j’ai tout composé et produit depuis mon home studio avec mon bras droit Hélène Baudouin. Puis je suis allée enregistrer dans le même studio, j’ai fait mixer par la même personne (Théo Das Neves de Sample And Hold Studios). Ce qui change sur ce deuxième disque, c’est que cette fois j’avais un bass/batt’ professionnel en studio, ça nous a amenés sur un autre niveau. J’ai eu la chance de travailler avec Thomas Loureiro (Kitch) et Timothée Gérard (Last Train).
5. Ton registre est semble t-il assez « soft rock », as-tu des influences avouées ou des périodes qui t’auraient plus particulièrement marquée ?
Je suis complètement soft rock ! J’aurais adoré jouer au Bronze dans la saison 2 de Buffy contre les vampires genre, par exemple. Ou faire partie de la tournée Lilith Fair, avec The Cardigans, Sheryl Crow, Alanis Morissette. J’adore tous ces groupes des 90’s avec lead féminin, c’était pour moi la période de l’avènement du soft rock pas male gaze, des millions de reverb’ et de la guitare saturée qui met en valeur les jolies harmonies des voix. Généreux et simple. Et puis des chansons qui racontent de vraies histoires. Je crois que c’est tout ça qui a beaucoup infusé dans ma musique.
6. Sur la vidéo live de « Galore » joue un homme, coincé derrière trois Dames, discret mais audible. Vous le maltraitez consciencieusement j’espère ? Plus sérieusement, comment s’est formé le « band » et comment fonctionne t-il en interne ?
Il s’agit effectivement de Timothée Gérard, dont je parle plus haut, qui non seulement a enregistré le disque en studio avec nous, mais est aussi venu rejoindre le groupe en live lors de la release party de ‘Galore‘ ! On a adoré travailler avec Tim, j’aime penser qu’on l’a maltraité convenablement. C’était super de l’avoir dans l’équipe le temps de la pause de Last Train !
Aujourd’hui mon full band est constitué de Thomas Loureiro à la batterie, Nicolas Guillermin à la basse, et Hélène et moi au chant/guitares. On a joué pour la première fois ensemble en octobre 2024, à La Boule Noire.
7. A la sortie de l’ep ou en amont, quels sont les évènements prévus ?
On va organiser une release party sur Lyon, et une sur Paris. Et on espère pouvoir partir en tournée à la rentrée 2025, si toutes les salles dans lesquelles on aimerait jouer sont toujours debout d’ici là… La conjoncture actuelle est vraiment difficile pour les petits lieux, les artistes émergents, les petites structures… Tous les « petits » en fait. Alors n’oublions pas d’aller voir des petits concerts pour participer à la révolution
Photos artiste: Eloïse Villaret/Lehana D