Sorti en 1996, référence absolue, le Car Button Cloth d’ Evan Dando and Co revoit le jour en vinyle, merci Fire Records, agrémenté d’un deuxième volet porteur de raretés. On se régale d’abord de la partie album, lancée par It’s All True et sa pop-rock claire à guitares tranchantes. De bout en bout la galette séduit, If I Could Talk I’d Tell You déroule pour sa part une country-pop de choix. Les mélodies font mouche, Break Me joue un rock bourru qui se fend de passages éclaircis par le chant. Hospital livre d’abord des airs jazzy, libérant après ça une pop maison là encore décisive. The Outdoor Type fait dans la finesse, pour ensuite s’emballer subtilement. Des chœurs l’enjolivent. Losing Your Mind se veut lui tranquille, pourtant sa fin cingle dans un geyser bluesy. Something’s Missing trace dans la foulée, appuyé. The Lemonheads louvoie, dans sa sphère rock, avec bonheur et adresse. Knoxville Girl fait dans le sentiment, sincère, mais laisse filtrer quelques grondements nourris. 6ix riffe dru, au gré d’un rock tapageur. C’Mon Daddy calme le jeu, fin. De perle en perle ce Car Button Cloth revit, essentiel. One More Time, noisy et alerte, le pique. L’ornement, country bruissée, le met en évidence.
©The Lemonheads Archive
Tenderfoot, sur le même tempo, renvoie également rudesse et vivifiant. Enfin Secular Rockulidge, d’un départ étoilé à son embardée rock’n’roll, parachève un ouvrage à posséder, tout simplement. On attaque alors, dans l’euphorie, la deuxième galette. If I Could Talk I’d Tell You (Single Version) claque là sa pop cerclée de rock, probante, sifflotant itou. Des « acoustic », « electric » et autres « no drums » nacrent ensuite le disque, How Will I Know (Acoustic) est à titre d’exemple étincelant. Dénudé ou offensif, The Lemonheads étale pour le coup une série fringante. Seagulls Aren’t Free, blues, électro, lo-fi et ondulant, surprend. Sexual Bryceulidge s’égrène, psyché. Live Forever couple folk et dépouillement, ça va d’ailleurs ensemble, pour une cover sobre toute en joliesse. Le recueil trouve sa fin sur un Galveston électrique, rock, marqué par l’agilité de Dando et ses acolytes. Avant ça, nombre de créations achevées auront tout autant accroché, faisant de cette ressortie un initiative à la fois louable et exhaustive.