Laurent Picherit (basse, guitare folk, voix & texte) et Nahia Garat (guitare électrique, voix, pandero cuadrado, kalimba & texte) se sont rencontrés durant une création de brèche spatio-temporelle, au sommet d’une colline d’Hasparren (Pays Basque). Ils ont fondé ce duo, Tannat, et sortent ce jour un ep éponyme tiré d’investigations musicales. Grand bien nous fasse, l’objet charme et s’il s’amorce dans une quiétude protectrice (le bien nommé A pas feutrés, au climat folk ténu et chant léger), La colline offre un versant plus sombre, narratif de par sa voix, poétique, sous tension bridée, écorché. On y reste englué, attiré. Mendiari so, à la moitié de l’EP, égrène lui des notes paisibles. Le Basque me semble t-il le type, son second volet l’amène àdavantage de saturation.
Tannat de se former a sacrément bien fait, il déploie d’ores et déjà une vision personnelle. Noir, où les vocaux se mêlent, joue une trame délicate, qu’on sent toutefois « au bord ». Ses mots se distinguent, de valeur. Après vient le terminal Lèche, à la folk sensible. J’en guette l’éruption, en vain et c’est là mon seul motif de « mécontentement » tant le rendu promet et justifie la décision de ces deux-là de travailler de concert, au service d’une approche d’ores et déjà porteuse.