Bigre, je l’avais laissée passer celle-là! La ressortie, par nos immanquables Vicious Circle, du quatrième opus de Chokebore nommé Black Black, initialement paru en 1998. Remastérisé, ce qui en fait un must renouvelé. Ne tergiversons donc pas, la belle et grinçante mélancolie de Speed Of Sound force d’emblée la décision. A pleurer de bonheur, dissonant comme bien décoré, le morceau précède Never Feel Sorry Again qui suivant la même graine, éplore dans la grâce. Il y a une patte, une pâte aussi, chez Chokebore, qui en fait toute l’identité. You Are The Sunshine Of My Life lui succède, ardent et vocalement typé; on sait le Troy capable d’en émouvoir plus d’un(e). Valentine, à fleur de peau, s’en charge d’ailleurs. Fin et intense, Chokebore n’a pas son pareil. Les guitares cisèlent, remarquables. Every Move A Picture, émotionnel lui aussi, se taille dans une flanelle maison. Sur le fil, Black Black se retient, parfois moins. Distress Signals castagne, de hargne et de ruades. A sa suite The Perfect Date, tendu itou, se déploie sans recaler la mélodie. Ce disque, c’est de l’exaltation par barres.
En ce sens Sad Getting Sadder, histoire d’enfoncer le clou d’une tristesse porteuse, m’évoque Swell. Un projet qui lui aussi, dépose ses propres fondations. Alaska les percute, vivace. Il rudoie, après lui se pointe The Sweetness et pour le coup la douceur prévaut effectivement. Des passages noisy, cependant, s’y invitent. Superbe. Lives Like Satellites poste quand vient son tour un rythme écrasant, quasiment doom et je l’écris de manière sérieuse. Le chant expressif l’englobe, un break arrive. Where Is The Assassin?, de motifs lo-fi graciles, prend la barre. Il demeure subtil, sans parure à l’exception desdits motifs. Enfin le mémorable The Rest Of Your Evening, sur une quinzaine de minutes qui menacent de rompre, traversées par des encarts bruitistes brefs mais notables, assied la valeur d’une ressortie splendide, dans la digne lignée du « cycle Chokebore » instigué par le label concerné.