Artiste multi-pistes, Arnaud Le Gouëfflec la joue ici Comme Kafka mais pour cela s’entoure bien, on le comprendra car l’entreprise est audacieuse. De beaux noms l’accompagnent, pour neuf titres instigués par le plus éponyme d’entre eux. Une ritournelle posée, lyrique dans le chant, légère et qui m’ennuie mais bon, sa parure gentiment bluesy la distingue. Elle se fait lo-fi, sur son terme. Ca passe sans peine, c’est juste moi je préfère le boucan. La Balle perdue, dans un jazz qui twiste, m’en offre l’opportunité stylée. Là aussi les chants ensemble font merveille, sur un déroulé vif que les guitares font rocker sans qu’il perde de sa marque. Impeccable. La Lecture des flammes valse ensuite, bien décoré. Sobre aussi, mais qui soudain se drone dans des tortillons de bruits vrillés, reprenant ensuite ses airs sereins. On prend. Monsieur Castel Sarrazin à son tour s’illustre, nappé de sons joliets. Le Sous-Fifre, au mitan du disque, étend une cadence proche du hip-hop. Des embardées noisy surviennent, de pair avec le lyrique façon Bacchantes de Claire Grupallo. L’opus est bien foutu, il est de bon ton de le reconnaître.
Plus loin Montée dans les étages, notes folk dans le buffet, opéra troublé/ténu, franchit un palier. Le Schibboleth lui emboite le pas, plus marqué. Il vire au vacarme, saccadé. L’issue est une fois de plus valable, Le Tribunal des émotions fausses de par son titre me parle tellement en ce monde, les ressentis surjoués font légion. Il est peinard, un peu trop pour ma pomme. J’ai besoin d’incartades mais je le sais, je l’ai saisi, Comme Kafka a véritablement de la trogne. Il se termine sur La Photocopieuse (hum…), au gré de onze minutes versatiles au fond sombre, sur le fil sans toutefois en chuter. Emballé c’est pesé, la fine équipe rafle la mise par le biais d’un savoir-faire indéniable.