Fleuves est Breton, puissamment. Il en perpétue le trad’, qu’il mêle à d’autres bribes musicales. Dès lors nul étonnement à ce que #3, nouvel opus et dernier volet d’un triptyque axé sur la musique à danser, surprenne et bouscule les conventions. Clarinette et Fender Rhodes s’incrustent, Aber jazze dans la distinction mais détrompez-vous, l’heure n’est pas forcément au défilé du rangé. Loudia le prouve, groovy, qui amorce la tangente sans complètement s’y adonner. Lagenn lance des élans dansants, électro-jazz mais j’avoue le situer difficilement, dont le terme claque un boucan noise hybride sans aucune ride. La sortie de route s’annonce, Baleu pourtant se pare de bleu et se veut serein. Il me frustre un peu. Loud, ensuite, monte, presque, jusqu’au bruit. Dans ses montées-descentes Fleuves, en eaux clairement troublées ou troublement claires, c’est selon, Fleuves parvient à s’imposer. GWRZ arrive, son envolée pourrait percuter mais s’en dispense. Je me lasse alors, guettant vainement le coup de bélier. Pil, lui, en dissémine une poignée. Il dévie, satisfaisant partiellement ma quête.
Oust, dans la foulée, souffle un psych-jazz dont la fin s’emphase. Je l’aurais pour ma part poussé, plus loin encore, jusqu’à la crue. Galv ar Sorserez, sur lequel chante la brestoise Sarah Floch, frémit sous l’impulsion de ses percussions. Stang convoque Rudy Blas, de Magma s’il vous plait messieurs-dames, pour un kraut jazz déjanté. Pas mal. C’est lorsqu’il s’endiable que je valide ce #3, à n’en point douter. A l’instant où Atav le clôt, offrant un final sous forme d’envol, je reste mitigé mais prêt à y retourner, conscient d’avoir sous mon toit un ouvrage qui ne se livre pas de suite et oblige à plusieurs lectures avant de complètement se révéler.