Desmond Korma, connaissais pas! Voilà que se révèle donc son Polycrystal, en cristal d’indé dont sept perles découlent, sensibles. Dark suit, gentiment enlevé, chaloupé, dévoile une intensité retenue. Ténu, il amorce dans un obscur racé. Silver lining, de la même parure, moins vif toutefois, marie les voix et distille une folk/lo-fi de marque. Il se sème lentement, habillé de notes remarquables. Not afraid, à sa suite, se fait électro, discrète, puis pop de vêture raffinée qui ne rechigne pas à se souiller sans trop en faire. Polycrystal est soigné, quelque part soignant aussi. Mantra, en son mitan, propose un aérien là encore valable, d’abords doux-amers aux chœurs apaisés.
Plus loin Samurai, saccadé, fait lui aussi valoir une beauté sans appel. L’opus se gobe d’un trait, s’il manque de nerf ses teintures séduisent à chaque minute de l’écoute. To travel with no compass, lo-fi pas moins notable, gris et dépaysant, lance une fin sans travers. Il menace de rompre, sans le faire. Conflits internes et externes, dédales relationnels sont sur ce disque dépeints, couplant sons captivants et thématiques d’intérêt avec justesse. Swimsuit sunset, dernier pétale aux ambiances alternées, amicalement rudoyant, venant parachever un ouvrage dont Desmond Korma peut à coup sûr se réjouir, conçu avec passion et porteur de créations élevées.