Faïence allie Médéric Gontier (Tahiti 80, aussi actif en son nom chez MED) et Julien Bouchard ((The) Silent Days et Coco Business Plan, également affairé en son propre patronyme), soit deux gaillards aux parcours déjà solides. Leur rencontre s’est tenue à Liège, en Belgique donc, lors d’un concert de Tahiti 80 dont Bouchard assurait alors l’ouverture. Communément passionnés par les 90’s, la pop à guitares à reflets délibérément indé, les acolytes sortent là un premier EP, Tendance sans toutefois l’être, traitant de relations humaines claudicantes ou d’expériences inachevées. Musicalement, on s’en doute et s’en réjouit, le rendu flirte avec la pop noisy, patinée aussi façon Teenage Fan Club (De Fou), qui d’entrée de jeu et dans notre belle langue sème un J’ai Tendance qu’on aura tendance…à jouer et rejouer, obstinément, tant sa fougue et ses mélopées décisives/incisives font la diff’ et élégamment, sortent les griffes. L’ EP est court, ça ne fait qu’en renforcer l’efficience. Mascis himself, à l’écoute, en perdrait sa casquette. Suis-moi, incite le deuxième titre; on ne se fera pas prier tant le morceau rutile. Chœurs et chants joliets, guitares indisciplinées, tout ça forme un ensemble à fière allure.
©Stéphanie Legrand
Dans l’excellence se produit Faïence, certifié de France. Un cru fruité, acidulé aussi, qui a les Dents Longues et le talent inné. La chanson en question siffle une pop-rock alerte, dynamique, en pépite de Faïence. Là encore les guitares bruissent, des motifs bien vus entrainent le bazar jusqu’aux cimes. De Fou, cité plus haut, vise dreamy et atterrit dans les cœurs. Todo va bene comme dirait le Rital, quand Askip (démo) se charge de boucler Tendance le parterre s’est déjà rallié, adhérant sans conditions à un premier jet probant. Ce track de fin offre une pop de charme que de légers tourbillons guitaristiques sertissent, pour une prétendue démo la giclée est surprenante de qualité à l’instar, somme toute, des cinq plages sans dommages qui campent ce plus que bon Tendance.