Station 44 est le projet de Simon Penard-Philippe, qui a grandi dans un bourg situé à la borne 44 de la voie qui mène à Angoulême et s’est bercé à tout ce qui est dub, trip-hop et pop aux amarres larguées. Après deux ep’s puis un changement de formule survient ce Roads bien nommé, où les routes diffèrent et le questionnement lié au passage à l’âge adulte nourrit une belle plume. A l’écoute, récurremment, je songe à Yann Tiersen pour le façonnage des climats. A Nestorisbianca, aussi, un peu pour les mêmes raisons. Mais pas qu’eux bien sûr, Station 44 louvoyant entre influences et idées porteuses pour créer ses contours. 00:44, déjà, fait dans l’aérien lo-fi court mais prenant. Lover Instead, venteux, électro-pop dubisante, chuchote et à son tour, retient l’attention sans trop de tension, existante mais retenue. De délicatesse en soubresauts plus vifs, la posture est juste. In Time feat. La Malice, en Français, rappe et revêt des volutes bien venues. Station 44 promet, Plastic Feels et son rythme enlevé sur pop dansante elle aussi soignée s’en fait la preuve.
Plus loin Wish It All, trip-hop ouaté, suit lui aussi la vie lactée. Ses saccades se Bristolent, ses contours font des détours. Over The Shining Hill, pas plus offensif et c’est là que le disque me frustre -mais très peu à vrai dire-, consolide l’ensemble. On en note les lisières, l’indolence protectrice itou. Station 44 débute bien, s’essayant sans creux à l’exercice du « mid-format ». Roads (ft. Zaira Bhowmik-Byrnes) se charge de clore les débats en mêlant souillures mesurées et progression cuivrée qu’un organe soul borde. Achevé, Roads brouille gentiment les pistes et délivre suffisamment d’augures pour qu’on espère, de manière légitime, en son créateur qui à l’évidence, possède les prérequis pour assurer sa suite.
©Ariane Kiks