Délirant en Motor Tim, belliqueux avec Sycomore, pas plus posé avec Midsund, Tim Drelon joue aussi en son nom. En boite depuis un an environs, son premier ouvrage sort aujourd’hui sur les plateformes. Le gaillard y assure tout et y assure tout court, folk et grunge se disputent la couverture et Low coast dans sa belle parure sensible/obscure ouvre le bal avec allure. Last Time et ses gimmicks efficients prend le relai, vêtu du même gris à la musicalité chatoyante. Machines are on et sa folk subtile renvoie une patine similaire, alerte, à la hauteur des aptitudes de notre Picard. On est réellement, sur l’opus, dans l’équilibre entre folk de l’ombre et grunge sans trop de cambouis. Headache se passe d’abord de rythme, éthéré, avant de s’animer. Les climats de Tim Drelon opèrent, par le biais de leur teintes crépusculaires et tonalités vocales pas loin d’un Eddie Vedder ayant trouvé la paix. The Letter, belle missive, amène la voix à se faire plus « en joie », portée par une trame folk de qualité Drelonienne. Là encore, des volutes de marque s’invitent. Mountain, au mitan du chemin, honore également l’album qu’on dénichera, entre autres, sur ce foutu Spotify. J’avoue, irréductible, une sempiternelle prédilection pour l’objet, le support, et puis le live et vous n’êtes pas sans le savoir.
Revenons donc au son, Look what you’ve done poste là son allégorie. On en perçoit, sans effort, le ressenti. Il s’élague, dans le tamis de lumière comme bon nombre d’autres compositions de cet excellent Nodreamtim, Vol.1. Son épure le met en valeur, de pair avec l’inspiration de ses étayages. Nothing more s’y glisse en joliesse, de temps à autre l’écoute m’évoque Days Of The New. Nectar a bon goût, aérien, tandis que la pratique de Tim continue à resplendir. Quelques gigs, tiens, ça serait bien. Qu’est-ce t’en penses Niko? A la Péniche, ça aurait pas mal de gueule. On y entendrait The Deal, ténu comme intense, aux soubresauts bien placés. Ou encore We survive, tellement vrai qu’on en vit bien mieux, dont les échappées flamboient. Celui-ci marque, d’ailleurs, l’enhardissement de la cadence. Pis y’a c’te pochette, signée Eléonore Navarro, juste trop bonnarde. On rafle du bonheur, à l’issue c’est Low Coast (demo version) qui sobre, près de l’os, finit un Nodreamtim, Vol.1 dont la découverte ne nous vaudra que plaisir et satisfaction.