On le sait désormais, les soirées Bang Bang ne manquent ni d’éclectisme ni de croustillant. Rock mais bien ouvertes, elles accueillent à intervalles réguliers des artistes étonnants, bien souvent concluants. Avec le programme de ce samedi nous eûmes droit à trois formations dans ce ton avec dans un premier temps Erika & The Ravens, dépositaire d’un rock’n’roll à l’ancienne mâtiné de country, joué dans une belle finesse. Le tout après la bien bonne ambrée d’arrivée, précédée de vivres acquis au Leclerc de Moreuil. De quoi se mettre dans les meilleures dispositions, la Dame blonde au look rétro et ses deux acolytes se fendant de balades fort agréables. Nacrée, leur prestation offre un joli tremplin à ses suivants qui officieront, vous le comprendrez vite, dans deux registres bien tranchés. Pour l’heure on s’entiche, sans se faire heurter et pour amorcer le Saturday ça s’avère pertinent, des trames jazzy/country, gentiment agitées, du groupe anglais. Il twiste, tout en joliesse, et provoque les premiers mouvements de fesses. We feel good, comme disent les Britanniques justement, déjà heureux d’en être. La Manu ça faisait longtemps, ma piètre mémoire m’interdisant tout souvenir précis de la dernière date vécue dans les lieux.
Erika & The Ravens
Merci à Raphaël, au passage, pour l’invitation devenue tradition. Les habitués sont là, j’en fais pépèrement le tour. La « Manu » est bien garnie, plus tard dans le soir j’aurai le bonheur d’y croiser l’ancien taulier Cédric Barré. Fil aussi, vu la veille sur la péniche de Niko pour un live pas piqué des hannetons. Des oiseaux de nuit que ces bonshommes, rarement rencontrés de jour. Sur ces entrefaites Long Hours, sur de longues minutes, nous assène un set wild à mort entre Suicide, Alan Vega solo et l’animalité d’un Iggy. L’Australien déjante, nous avec. Il pétera sa guitare, foulera sol et foule à plusieurs reprises, se contorsionnera pire que James Chance (blagounette…), hurlant et suant. La sortie de route rêvée, sulfureuse, déchainée et fissurée, en parfaite suite de Bang bang time. L’ Aussie donne tout, sur support il est de plus extrêmement prolifique. On a drôlement bien fait d’venir, la route fut de plus tranquille et plus encore au retour mais on a le temps, on n’en est là qu’à deux régals sur les trois prévus.
Long Hours
C’est alors Crocodiles, Ricains d’un rock énergique que les mélodies renforcent, garage, fuzzy, trépidant et de bordures poppy charmantes, qui s’illustre . Un live musclé bombardé de titres forts, que j’ai cru immuable mais qui finalement, offre une palette sans réel ennui. Il faut dire qu’avec un Upside Down In Heaven dans le buffet, entre autres sorties à son avantage, le quatuor a largement la matière pour dignement, parachever la Bang Bang party. Un tantinet power-pop, tu n’as pas tort Fil, le clan a le don de sans discontinuer, griffer des hymnes du genre concerné. Pas loin du meilleur ce 23 novembre, intense, se termine dans la pétarade sans jamais tomber en rade. Efficace, Crocodiles rallie la foule et sème sa houle, au gré de standards d’une durée réduite qui de ce fait, lui permet de tenir la route avec la plus grande aisance. Le final, Plastic Bertandesque, fera un carton intégral et sacrera la clique. Upside Down in Saint Quentin, nous traçons le retour béats, gagnés par l’osé menu proposé par la salle axonaise.
Crocodiles
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…